Accusé d’être «un pion du pouvoir» après qu’il eut refusé de signer la trêve initiée par le ministre de l’Enseignement supérieur en janvier dernier, le président de la mutuelle de l’UOB livre sa part de vérité.
A l’université Omar-Bongo (UOB) l’apparente accalmie de ces deux derniers mois ne tiendrait qu’à un fil. C’est du moins ce qu’estiment certains étudiants, offusqués par les agissements des responsables de la mutuelle. Si Ange Gaël Makaya Makaya est perçu comme celui qui bloque la situation, c’est parce que son refus, lors des réunions avec le ministre de tutelle, passe mal. D’aucuns, non sans le taxer d’arrogant et d’irrespectueux, le perçoivent désormais comme «un pion du pouvoir» qui recevrait ses ordres «d’ailleurs». Ange Gaël Makaya a regretté les accusations dont il est l’objet et a affirmé que Denise Mekam’ne n’a jamais daigné répondre à ses correspondances ni le recevoir en tant que président élu de la mutuelle de l’UOB.
«Déjà, prétendre que j’ai manqué de respect au ministre est totalement faux. J’ai simplement exprimé la frustration que j’ai subie. Il est important à rappeler aux uns et autres que depuis son élection, la mutuelle actuelle s’est toujours conformée à la norme en ce qui concerne la présentation de toute revendication. Nous nous sommes toujours adressés, pour cela, aux personnes ressources, en considérant que les problèmes académiques ne se règlent pas dans un ministère mais d’abord au sein de l’université, avec ses différents responsables. Or, il se trouve qu’au moment où nous tentions de régler certaines difficultés avec les autorités administratives de l’UOB, notamment au sujet des modalités d’inscription en master, un groupuscule d’étudiants habitués aux manifestations violentes et vraisemblablement motivés par des ambitions politiques, a organisé une nouvelle grève qui a failli découler sur un affrontement entre eux et notre mutuelle. Pourtant, sachant qui sont les casseurs et plutôt que de convoquer les véritables représentants des étudiants de l’UOB pour tenter de comprendre de quoi il ressort, plus de deux réunions ont été organisées par madame le ministre avec les membres de l’ancienne mutuelle déchue. Des rencontres qui se sont déroulées sans la présence du président de la mutuelle élue que je suis, ni même un de mes collaborateurs. Est-ce sérieux de la part du gouvernement ? Je ne pense pas. Exprimer son désaccord après un tel traitement est-ce manquer de respect à la ministre ? Se faire traiter de pion du pouvoir est-il justifié», a-t-il demandé.
A ses yeux, le document contesté fait suite à «un précédent document secret» signé par Nicolas Ondo Obame au ministère de l’Enseignement supérieur un peu avant le 14 janvier, date fixée pour la signature de la fameuse trêve. Comme quoi, le gouvernement, comme par excès de zèle, aurait mal géré la crise, en brisant le principe d’égalité de traitement des partenaires. Sur un autre plan, si le président de la mutuelle de l’UOB n’a pas nié d’éventuelles nouvelles tensions en raison du retard du paiement des bourses, il a tenu à expliquer que ce retard est exclusivement dû à l’arrivée tardive des procès verbaux.
«Les agents de l’Agence nationale des bourses du Gabon sont confrontés, depuis ces derniers mois, au dépôt tardif des PV sanctionnant les examens de fin d’année dans plusieurs départements de l’UOB, en particulier celui de Psychologie, dont les résultats tardent encore à être connus. Or, ce n’est que sur la base de ces PV que les étudiants sont jugés aptes à bénéficier de leur bourse. Si ce retard peut occasionner quelques tensions, j’aimerais faire savoir aux étudiants que le tort n’est pas à verser sur le compte de l’ANBG, mais plutôt sur celui des dernières grèves ayant sévi à l’UOB. Des grèves ayant eu pour conséquence de retarder la correction des devoirs et autres examens, et donc la remise et la collecte des notes avant leur acheminement à l’ANBG», a expliqué Ange Gaël Makaya, indiquant qu’il est peu probable que les bourses soient payées à tous les étudiants le 10 février prochain. «Toutefois, a-t-il indiqué, j’invite les étudiant à consulter régulièrement le site de l’ANBG ou de s’en référer aux listes affichées au CNOU pour pendre connaissance de leur situation, parce que les bourses seront payées au fur et à mesure que les noms seront intégrés.»
Le président de la mutuelle a invité les nouveaux bacheliers à se rendre à l’ANBG pour compléter leurs dossiers de demande de bourse avec la photocopie de la carte d’étudiant de l’année en cours, qui atteste de leur inscription.