Parti du Secrétariat exécutif du PDG lors du tout premier congrès post-Omar Bongo, en mars 2010, le député PDG de la Noya (Cocobeach) revient avec le poste de porte-parole du parti, en plus de la charge de Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation et de la Mobilisation… donc de toute la stratégie de ce parti !
De nombreux observateurs spéculaient hier à Libreville sur le possible refus de Michel Menga d’accepter cette fonction au sein du Secrétariat exécutif, parce qu’il a toujours dit, depuis le lancement du mouvement «Héritage et Modernité», en juin 2015, qu’il ne s’agissait pas pour eux de solliciter des postes, mais de revoir le fonctionnement interne du parti… Finalement, d’après des «sources proches du dossier», l’ancien ministre de l’Éducation nationale aurait accepté le challenge, alors que dans le cercle du courant informel frondeur sus cité, le suspens est entretenu : «on verra d’ici la fin de la semaine», murmure un député membre d’«Héritage et Modernité».
Cet avis est cependant mitigé : «Cela n’est pas gênant pour nous, Barro Chambrier est membre du Comité permanent du Bureau politique, et Michel Menga sera SGA2 du parti», tient à souligner un membre du même courant. Michel Menga, aujourd’hui n°3 du Secrétariat exécutif du parti au pouvoir, avait déjà occupé un poste similaire pendant une décennie. Il était en effet Secrétaire général adjoint chargé des Elections – un poste où il avait montré sa maîtrise des arcanes politiques et sa grande intelligence tactique.
A 64 ans, l’élu de Cocobeach revient donc pour apporter son savoir-faire et son expérience à une formation politique qui a trop vite voulu aller au rajeunissement sans avoir su négocier ce tournant lors des congrès de mars 2010 et surtout d’avril 2013. Les avis des militants sont plutôt favorables à son endroit. «Il a la tête de l’emploi, et il saura faire», pense-t-on généralement dans le gros des troupes du PDG.
Quelques questions peuvent toutefois se poser, car le courant dont il est l’un des chefs de file avait appelé à un congrès de clarification, et ne l’a point obtenu. La Commission technique mise en place en juillet 2015 par le «Distingué camarade», et présidée par Michel Essonghé et Paul Biyoghé Mba, n’a jamais rendu ses conclusions, alors qu’«Héritage et Modernité» semblait en attendre beaucoup. Serge-Maurice Mabiala, son compère, croupit toujours en prison, et alors que «Héritage et Modernité» a sollicité la grâce présidentielle depuis plus de quinze jours et n’a toujours pas eu de réponse à cette demande. Questions : Michel Menga et les siens vont-il tourner le dos à leurs exigences et «suivre le mouvement» derrière Ali Bongo ? Tous les membres d’«Héritage et Modernité» acceptent-ils de voir l’un des leurs rejoindre Louis, alors qu’aucune de leurs exigences n’a été suivie d’effet ?