En cas de présence avérée de bois en grumes dans les cales du Modern Express, en difficulté au large des côtes espagnoles, le ministre de l’Economie a annoncé, le 2 février dernier à Libreville, de lourdes sanctions contre les plausibles acteurs impliqués.
Suite au tollé suscité par la nature de la cargaison du Modern Express, navire en détresse au large des côtes françaises et espagnoles, le ministre de l’Economie a convoqué une réunion d’urgence, le 2 février 2016 à Libreville, avec le directeur général des Douanes et le patron de la société Necotrans, opérateur portuaire, spécialisé dans la manutention et la logistique. Au cours de cet entretien le ministre indiqué à ses interlocuteurs que pour faire la lumière autour de cette affaire, sans remettre en question les documents qui lui ont été transmis et selon lesquels le navire est arrivé au port d’Owendo aux dates indiquées et qu’il n’a chargé que du bois débité, il a saisi son collègue de l’Intérieur. «Lequel saisira Interpol, afin qu’une enquête soit faite sur la cargaison du navire», a déclaré Régis Immongault avant d’avertir : «Si jamais, il y a du bois en grume venu du Gabon, des sanctions sévères seront prises contre Necotrans et les services des Douanes». Confiant, le directeur général des Douanes s’est contenté de réitérer au ministre les faits, tels qu’ils sont.
Selon Alain Paul Ndjoubi Ossamy, ledit bateau est arrivé de Guinée Equatoriale le 11 janvier dernier et est reparti du Gabon le 15 du même mois en embarquant 4089,155 tonnes de bois débité ; les déclarations ont été régulièrement déposées et traitées par les inspecteurs habilités. Il ressort également que le bateau a été chargé en «conventionnel» et que le bois débité en question n’est pas passé au scanner. De même, le consignataire Necotrans, convoqué à la direction des Douanes, a formellement démenti la présence de grumes sur ce bateau.
Autant d’éléments sur lesquels s’est appuyé Alain Paul Ndjoubi Ossamy pour dégager sa responsabilité au cas où, malgré toutes ces précautions, du bois en grumes se retrouverait sur ce bateau. «Ce dont seul le consignataire en répondrait», a-t-il lancé. Et alors que le navire en question, en dérive depuis plusieurs jours au large du golfe de Gascogne, a finalement été remorqué et est attendu à Bilbao (nord de l’Espagne) ce mercredi, le directeur général des Douanes a suggéré, pour avoir des certitudes sur la question, «de solliciter notre ambassade en Espagne afin qu’elle puisse désigner des personnes pouvant assister à l’ouverture de la calle du navire». Affaire à suivre…