L’étonnant positionnement politique actuel de Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union Africaine (UA), aurait-il un quelconque lien avec l’audit lancé dans les milieux du pétrole ?ce qu’il semble, cet audit aurait débusqué bien des lièvres et mis à mal de gros intérêts de certains dignitaires qu’ils tiraient des contrats spéciaux passés abusivement avec certaines compagnies pétrolières installées au Gabon.
Il se trouve que Jean Ping est nommément cité dans cette mafia ayant mis le grappin sur le pétrole gabonais.
En effet, c’est au lendemain de l’audit ayant mis à nu les magouilles et autres pratiques hautement nuisibles pour l’équilibre environnemental, cela, au grand dam des normes de procédure, que l’homme a commencé à hurler sur tous les toits et s’est découvert soudainement des qualités d’opposant.
L’homme siégerait au Conseil d’Administration d’ADDAX Petroleum, filiale de la chinoise SINOPEC. Il se dit qu’il empocherait 18% de la production de cette compagnie pétrolière alors que le Gabon n’en détient que 16%.
Comment peut-il nous justifier un tel acquis si cela est prouvé? Au nom de quelle connexion coupable a-t-il réussi à contrôler 18% de la production de cette filiale de la chinoise SINOPEC ?
Aurait-il été pour beaucoup dans la confection de ces contrats dénoncés aujourd’hui et en échange de quoi, il aurait bénéficié de cette largesse confortable?
Aurait-t-il fait intervenir des liens sanguins pour peser aussi lourd dans le partage des revenus de cette succursale chinoise ?
Autant de questions qui intéressent le petit citoyen qui veut comprendre les dessous de cette sulfureuse affaire digne de mafieux voguant en eau trouble.
Le démantèlement de cette mine financière, à ce qu’il semble, aurait mis Jean Ping hors de lui. D’où sa décision de marquer sa rupture avec le système qui l’a fabriqué et ses jérémiades d’enfant gâté.
C’est pourquoi les raisons qu’il avance pour justifier son ancrage actuel dans l’opposition, relèvent de la pure fanfaronnade parce que non pensées. C’est par un simple coup de tête que l’homme a laissé exprimer son égo.
Et l’on espère que l’émotion passée, il se ravisera, ainsi que l’a ironisé, le SG du Parti démocratique gabonais (PDG), son ancienne famille politique.
Voilà quelqu’un qui, par simple coup de tête, devient opposant. Il fait donc partie de la race d’individus qui veulent coûte que coûte perpétuer un système mafieux qui ne sert pas les intérêts du pays et son peuple.
On comprend mieux, fort de leurs acquis financiers, leur posture de roitelets des tropiques au point qu’ils passaient pour des intouchables.
Fallait-t-il donc hypothéquer le projet politique sur lequel s’est engagé le président Ali Bongo Ondimba au nom de petits intérêts personnels ou bien, au contraire, lancer des audits afin de freiner la saigné des finances publiques ? Si Omar Bongo a failli, plus de 40 ans de règne après, c’est à cause des mêmes forces d’inertie qui avaient organisé un système de prédation généralisé. « Dieu ne nous a pas demandé de faire ce que nous sommes en train de faire », lançait, impuissant et avec chagrin, Omar Bongo au soir de sa vie.
La décision du président Ali Bongo de voir clair dans les secteurs des ressources extractives, est courageuse et est à encourager. Il était temps de revoir ces contrats passés avec ces multinationales car les choses ne doivent plus être comme avant. La donne a changé. Si nous voulons atteindre les standards des pays émergents, mettons un minimum de sérieux et mettons au pas ces ennemis de la République qui ont intérêt à ce que les choses demeurent en l’état pour leur seul intérêt.
Et quand Ali aura échoué, ils lui feront porter seul le chapeau, comme ils l’ont fait pour son prédécesseur. Jean Ping est-il vraiment sérieux ?