Les perspectives macroéconomiques concernant le Gabon sont de moins en moins rassurantes à long terme. Pour la deuxième fois en seulement un an, Standard & Poor’s, l’agence de notation américaine dégrade la note souveraine du Gabon, celle-ci passe de « B+ » à « B » avec des obligations « hautement spéculatives ».
« Le recul des cours pétroliers a des répercussions substantielles sur les soldes extérieurs et budgétaires du Gabon ainsi que sur ses perspectives de croissances compte tenu de sa forte dépendance au pétrole » faisait savoir en février 2015 Standard & Poor’s dans ses prévisions. A la même période, l’agence avait révisé la note souveraine du Gabon en devises étrangères et en monnaie locale de « BB-» à « B+ ». En l’espace d’ un an, cette note vient à nouveau d’être abaissée. Elle passe de « B+ » à « B » avec des obligations pays « hautement spéculatives »
La conjoncture prolongée du marché pétrolier (baisse du prix de baril de pétrole et baisse locale de la production pétrolière) en est la principale cause. En effet, le pétrole contribue à hauteur de 50% dans le budget de l’Etat. En la situation actuelle, combinée à d’autres facteurs endogènes tels que la dette qui s’accentue (de 37,6% en 2016 contre 37,5% en 2015 selon les prévisions), il n’est pas évident que la situation économique du Gabon s’améliore de sitôt car cela exige une rigueur de gouvernance publique.
Prévisions
« Nous prévoyons que la croissance du PIB réel va ralentir mais rester à un niveau moyen de 4,5% de 2016 à 2019, principalement en raison des bas prix du pétrole et du recul continu de la production de brut, qui devrait diminuer d’environ 7% en 2016-2017 en raison de l’arrivée à maturité des champs de pétrole existants », annonce Standard & Poor’s.
L’agence de notation table également sur un déficit public de l’ordre de -1% en 2016 contre -1,5% en 2015, une dégradation de la balance des comptes courants du Gabon (de -3,8% du PIB contre -3% en 2015) à cause notamment de la conjoncture enregistrée par le marché pétrolier. Malgré ce sombre présage, les autorités gabonaises sont sereines quant à l’avenir. Elles reposent leurs espoirs sur les ajustements budgétaires entrepris en 2014 et qui doivent s’étendre jusqu’à un dénouement de la crise du secteur pétrolier mondial.