LIBREVILLE - Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG) a condamné samedi dernier, le rejet des communautés étrangères par des Gabonais, estimant leur nécessité dans le développement du Gabon, a rapporté l’AGP.
« Nous ne pouvons pas nous nous contenter d’être sur la défensive. Nous nous plaignons qu’il ya trop d’étrangers chez nous. On les dit parfois plus nombreux que nous. Cette attitude me paraît irresponsable et irrationnelle dans le monde actuel », a déclaré le président du RPG ajoutant que « le principe d’autochtonie, celui qui veut qu’un espace de terre appartienne seulement à ceux qui y sont nés va être de plus en plus regardé comme rétrograde ».
Pour Paul Mba Abessole, plutôt de que briller dans le rejet d’autres communautés étrangères, il est nécessaire de procéder tout d’abord à l’inventaire exhaustif de communautés nationales et de rédiger un décret de reconnaissance de leur citoyenneté. Ensuite, mettre en place une méthode d’intégration des communautés non autochtones.
« Nous devons comprendre que pour développer le Gabon, il faudrait au moins une trentaine de millions d’habitants, tant il est vrai qu’avec l’actuel million, d’habitants et demi, il n’est pas possible de concevoir un système de développement compétitif », a-t-il argumenté.
« Si nous voulons voir l’Afrique avancer, débarrassons-nous du complexe du daman, ce petit animal de la race des éléphants qui chante la nuit, non pas pour charmer une femelle qui serait non loin de là où il se trouve, mais pour déterminer son territoire et pour interdire l’accès à tout intrus », a-t-il renchéri appelant les militants du RPG à ne pas s’inscrire dans cette logique.
« Durant cette nouvelle année, nous devons être des hommes et des femmes libres. Refusons tout ce qui nous enferme dans les carcans : provinces, idéologies, partis politiques, confréries publiques et secrètes, etc. Nous devons nous ouvrir à l’idée que dans notre pays, chacun puisse être candidat dans n’importe quelle circonscription électorale, comme militant d’un parti politique comme indépendant. Si cela ne se fait pas ailleurs en Afrique, nous pouvons innover », a-t-il conclu.