De «BB-» à «B+» en février 2015, alors qu’elle prédisait au pays une croissance de 3,5 % en 2015, loin des 5 % annoncés en septembre 2014 sur la période 2015-2017, la note souveraine du Gabon est passée à «B». Soit une baisse de deux crans successifs. Ce verdict est tombé le 29 janvier dernier, alors que, sensiblement au même moment, le conseil des ministres adoptait des projets d’ordonnances et de décrets devant autoriser l’Etat à contracter de nouveaux emprunts auprès d’institutions financières internationales. Si pour certains, rien n’est joué, c’est que dans son communiqué, l’agence internationale de notation a fait savoir qu’il s’agissait d’une note étroitement liée à la mauvaise santé de l’industrie pétrolière mondiale. Car, contrairement à d’autres pays, le Gabon tire la majeure partie de ses revenus de l’or noir, exporté à environ 80%, pour 20 à 30 % du PIB.
Si avec cette nouvelle dégradation, la note du pays n’est plus que deux crans au-dessus de la catégorie «CCC», inhérente aux obligations aux «risques substantiels», Standard & Poor’s entend se faire une meilleure idée de la conjoncture. L’agence internationale de notation prévoit notamment un ralentissement de la croissance du PIB réel. Toutefois, elle indique que cette croissance devrait rester à un niveau moyen de 4,5 % de 2016 à 2019, principalement en raison des bas prix du pétrole et du recul continu de la production de brut, qui devrait diminuer d’environ 7% en 2016-2017, en raison de l’arrivée à maturité des champs de pétrole existants.