Libreville, Mercredi 26 Février 2014 (Infos Gabon) – L’acte 2 de la posture actuelle de l’ancien Vice premier ministre d’Omar Bongo, Jean Ping, ne manque pas de laisser très interrogative l’opinion, tant sa lettre de démission adressée le 19 février 2014 et déposé le jour suivant au Secrétaire Général du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) par un huissier de justice apparait davantage comme une stratégie de repositionnement de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine.
En effet, on rappellera que jusqu’à cette démission du 19 février 2014, Jean Ping n’occupait aucun poste dans l’appareil du PDG, d’où que sa démission ne change pas grand chose dans l’organigramme et le fonctionnement du vieux parti au pouvoir.
Mais surtout, cette démission se révèle plutôt tactique pour Jean Ping, qui semble assurément avoir besoin de se démarquer du pouvoir gabonais actuel sans pour autant intégrer juridiquement et statutairement l’opposition, à laquelle il semble s’être rapproché.
D’aucuns observent à l’égard que les ‘’souverainistes’’ sont composés des anciens de l’ex Union Nationale (UN) et des ONG inconditionnellement à la solde de l’opposant André Mba Obame (AMO) dont on annonce l’amélioration de l’état de santé.
Cela signifierait donc que ceux devant qui M. Ping a fait sa déclaration, auraient déjà d’avance leur candidat naturel pour 2016, qui n’est autre que AMO, de sorte que ceux qui pensaient que Jean Ping était le candidat des souverainistes en 2016 seraient allé un peu trop vite en besogne.
Et puis jusqu’à preuve du contraire, les ‘’souverainistes’’ semblent naviguer dans une certaine clandestinité depuis la dissolution de leur parti politique l’ex UN, sans oublier les interdictions qui frapperaient certains d’entre eux.
Outre que le groupe dit ‘’Les souverainistes’’ semblent ne pas être détenteur d’une quelconque reconnaissance ou récépissé des autorités compétentes qui seraient bien embarrassées et partagées face à cet amalgame d’hommes politiques et des dirigeants d’associations apolitiques, qui auraient du mal pour ce positionnement régulièrement dans les groupes ou blocs formés par les partis de l’opposition gabonaise, à savoir, l’UFA, l’UFC, la CPDRO, l’ACR, etc.
D’où que ni AMO, ni Jean Ping éventuellement, ne pourraient à ce jour se prévaloir régulièrement du soutien politique des ‘’souverainistes’’
Par ailleurs, des politistes estiment que la démission de Jean PING lui fermerait déjà les portes de la présidence du Conseil National de la Démocratie où serait représentée l’ensemble de la classe politique gabonaise car, dans les milieux du pouvoir, certains le voyaient en concurrence à ce poste, avec d’autres anciens et sages du PDG.
De même, au cas où il intégrait ou créerait statutairement un parti de l’opposition, Jean Ping peinerait là encore à être le représentant de l’opposition dans le Conseil National de la Démocratie face aux anciens de l’opposition qu’il n’est pas encore.
Au point que Jean Ping semble se retrouver à l’heure actuelle dénué a ma fois de base et de strapontin politique, utile et indispensable en vue d’une candidature à l’élection présidentielle.
A telle enseigne que si après avoir démissionné du PDG Jean Ping restait sans parti, il ne représenterait plus grand chose politiquement.
Cependant que cette posture lui accorderait à la longue une certaine neutralité vis-à-vis des clivages majorité- opposition. Une neutralité qui pour certains profiterait plutôt à son bureau de consulting sur la scène politique nationale, notamment sur les questions de droits de l’homme et de dialogue politique.