En annonçant, le 28 janvier dernier, le soutien du Parti gabonais du progrès (PGP) à l’ancien président de la commission de l’Union africaine pour la prochaine présidentielle, Benoît Mouity Nzamba a suscité des doutes sur les véritables motivations de son choix.
Si certains ont vu dans le soutien du PGP à Jean Ping une initiative pleine de sens, d’autres y ont vu une façon détournée de placer l’avenir de ce parti entre les mains d’une personnalité politique qui évolue en électron libre depuis sa démission du PDG. Certains prétendent qu’en exprimant son soutien à la candidature de Jean Ping, Benoît Mouity Nzamba permet, en réalité, à l’ancien président de la commission de l’Union africaine de s’accaparer de l’«héritage» de ces défunts parents Agondjo-Okawé et Joseph Rendjambe. Une façon pour le natif d’Omboué de chercher une certaine légitimité politique.
Sauf que si le président du PGP n’a pas manqué de fustiger, lors de sa dernière sortie à Libreville, ce qu’il a perçu comme un jugement erroné et une supputation entretenue, il n’en a pas moins affirmé que le soutien à Jean Ping se justifie par le fait que l’ancien ministre des Affaires étrangères a su redynamiser l’opposition depuis son divorce d’avec le pouvoir en place. Qui plus est, a-t-on appris de l’intéressé lui-même, ce soutien a officiellement été demandé par Jean Ping des mois auparavant. Une demande qui, a-t-il fait savoir, a été adressée par le biais d’une correspondance à plusieurs autres formations politiques se réclamant de l’opposition. «Il n’y a donc pas dans le soutien exprimé par le PGP à Jean Ping une façon d’entériner l’OPA que ce dernier ambitionnerait de faire sur le parti. Nous sommes un parti fort et pour me succéder, mes nombreux lieutenants assumeront pleinement la tâche, d’autant que nous ne sommes ni à acheter ni à vendre, bien que nous ouvrirons la porte à tous les acteurs du changement, conformément à un de ses principes directeurs, qui stipule que «le PGP est disposé à nouer au plan national et international des rapports avec les mouvements et partis dans les idéaux et actions vont dans le même sens», s’est défendu Benoît Mouity Nzamba.
Au Parti gabonais du progrès (PGP), on l’affirme : l’appui à la candidature de Jean Ping n’est ni une sorte de retour du fils prodigue à la maison, d’autant qu’il n’a jamais vraiment eu beaucoup d’égard pour ce parti sachant ses frères pourchassés par le régime d’Omar Bongo qu’il défendait, ni une volonté de lui confier les rênes du parti.