« La parole est d’argent, mais le silence est d’or » dit le proverbe. Pourquoi s’échiner chaque fois que l’on se sent coupable d’un acte « répréhensible » à répondre du tac au tac ? Quelques jours après que de nombreux gabonais aient lu sur les colonnes de « Gaboneco » des dénonciations faites au secrétaire du Comité de privatisation, Sieur Félix Onkeya, qui s’est senti touché dans son amour-propre a choisi, plutôt que de se taire et de rectifier le tir, (les informations à notre portée étant très certainement fondées) de riposter dans le quotidien « L’Union » et de se justifier au lieu de répondre par un toilettage de sa manière de faire, car nombre de ses compatriotes en ont fait l’une de leurs cibles privilégiées à tort ou à raison.
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Personne n’en veut, rassurez-vous, en dépit de ce qu’il peut avancer, à Félix Onkeya ! Ne faisons pas dans le mélange de genres ! Simplement, il lui est reproché comme à ses prédécesseurs de trop se servir au détriment des ayant- droits, ces personnes déflatées des entreprises qui attendent vainement pour certaines jusqu’aujourd’hui qu’il leur soit versé leur dû. Et chez nous, il est un principe qui veut que lorsque la rumeur se fait persistante, il y a dans le fond un peu de vérité.
Certes, les réformes qu’est chargé d’interpréter le Comité de privatisation sont de la volonté des autorités étatiques, du ministère du Budget notamment dont dépend cette instance, mais là où le bât blesse, c’est quand l’on se demande comment elles, lesdites réformes, sont appliquées aux individus. Il est cependant curieux de noter que Félix Onkeya ne semble guère s’apitoyer sur le sort de ces derniers qui pour la plupart sont mères et pères de famille, se demandant cyniquement pourquoi ils n’ont pas réussi à se reconvertir comme s’il ne savait pas que, malgré les dispositions prises par le gouvernement qui se sont parfois traduites par des séances de formation à Promogabon, avant que les projets montés n’aillent mourir dans les tiroirs de la Banque gabonaise de développement, tel est par exemple le cas de ceux des anciens agents de la radio africaine. Le manque de suivi et de soutien franc de la part du Gouvernement ont constitué un frein sec à la mise en pratique des initiatives des déflatés bénéficiaires.
Et pourtant, c’est lui, le même Félix Onkeya, qui reconnait implicitement que les plans sociaux n’ont pas toujours été ficelés dans les règles de l’art par la faute de qui ? C’est un tout autre débat qui mérite d’être élucidé. Nous en avons pour preuve, le fait qu’il ait reconnu que le mieux ficelé fut bien celui de Gabon Télécom.
Grand étonnement devant les propos tenus par le Secrétaire du Comité de privatisation sur la situation de la radio africaine qui traverse, tout le monde le sait, une passe difficile. Félix Onkeya semble oublier qu’il fait partie des maillons de la chaîne qui rendent la vie de plus en plus difficile aux « Africains » qui ont bonne réputation aux yeux du public non seulement gabonais, mais aussi continental. Peut-il, lui, se comparer à un Patrick Nguema Ndong, à un Bruce-Walker Mapoma, Fanny Ella Assa pour ne citer que ces noms, qui font parler éloquemment du Gabon et de l’Afrique à l’extérieur ? Malgré des mois d’arriérés de salaires, ces derniers et leurs collègues dont certains se lèvent le matin à trois heures et d’autres ne quittent leur poste de travail qu’après vingt quatre heures, continuent de venir honorer leur rendez-vous quotidien, pris avec les auditeurs, en dépit du fait qu’une panne de véhicule ou un manque d’argent pour assurer par ces temps de vaches maigres les déplacements peuvent entacher par moments le rendu.
Plutôt que de se pencher sur le règlement des questions sociales concernant ces agents dans la précarité, Félix Onkeya s’emploie à étaler au grand jour les dépenses publiques dont certaines méritent d’être expliquées, c’est le cas des cinquante millions mensuels que l’on offre gracieusement à Africa Média dont les prestations devraient transparaître au nom de l’orthodoxie financière dont il se réclame, quand on sait que cette structure se comporte plutôt en concurrente, rejetant les programmes appliqués depuis la capitale gabonaise via le Centre émetteur de Moyabi, pour privilégier ceux de chaînes comme la BBC dont on suit avec désolation le journal-Afrique à certaines heures de la journée : bel exemple de coopération qui mérite bien tout ce pognon !
Africa N°1, doit- on ajouter, ne vit pas ou ne survivra pas par sa volonté, mais bien par celle du chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba qui est, on ne peut plus clair sur le sujet, car même le Syndic judiciaire continuant, lui, de toucher dix millions mensuels qui prédisait une liquidation comme il a coutume de le faire, se tient aujourd’hui coi à l’idée de savoir que les plus hautes autorités du pays ne s’inscrivent pas du tout dans la même logique que lui.
Qu’entend le Secrétaire du Comité de privatisation par : « Sauf que la productivité, l’imagination et le génie gabonais ne sont pas au rendez- vous » ? Nous avons envie de lui demander que fait-il pour que ce soit le cas, lui, qui, semble-t-il, a trouvé remède à ce mal persistant. Ignore-t-il ou feint-il d’ignorer que réaliser un sondage d’opinion, établir une nouvelle grille des programmes, remettre l’outil technologique au goût du jour, tout cela ne relève pas des agents préoccupés, eux, à défendre l’image de cette institution, la preuve contre vents et marées, ils s’évertuent à, pour reprendre Louis- Barthélémy Mapangou, ancien patron de la radio, entretenir la fréquence, sachant qu’ils doivent tous les jours faire face aux multiples problèmes qui jonchent leur marche vers l’Emergence, pas un effet de mode.
Discipliner les effectifs, cela ne dépend pas des agents dont il fustige le comportement à tort pour connaître les conditions dans lesquelles ils opèrent. Faire revenir le besoin de créer, cela passe par la mise au point de stratégies susceptibles d’encourager les personnels et de les amener envisager avec certitude l’avenir, là encore, cela ne saurait être au premier- chef de leur ressort, tout comme d’ailleurs la relance de la radio.
Devant Dieu et devant les hommes, tout cela ne peut être réalisé que lorsque ceux à qui il est confié une parcelle de responsabilité dans la réflexion sur et l’application des politiques de relance d’Africa N°1 se comporteront non plus comme des prédateurs prêts à se nourrir et à faire profiter à leurs amis des fruits des prébendes, mais comme de bons et honnêtes citoyens d’Afrique qui pensent à l’histoire de la radio et à la vision de ses fondateurs pour accepter de la laisser dans les tréfonds où elle se trouve actuellement. Cela passe également par le fait de placer les questions d’intérêt personnel ou du groupuscule bien après l’intérêt général, suivez notre regard…Bukubuku Vèlè !