Lorsqu’il s’agit de défendre les droits des consommateurs, les Gabonais sont d’une indifférence « dérangeante ». On en veut pour preuve le cas de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) foulant au pied, de façon quasi quotidienne, leurs droits. La grogne la semaine dernière, d’une poignée des consommateurs lassée par les coupures régulières d’eau et d’électricité de « dame » SEEG est un exemple extrêmement révélateur.
Le client est sensé être « roi » dans la pratique. Au Gabon, tel ne semble pas être le cas. Plus grave, on a l’impression sous nos cieux que c’est plutôt l’entreprise qui dicte sa loi à la clientèle, et ce, sans lui demander son avis ou encore tenir compte des conséquences d’un tel comportement. A Libreville par exemple, les secteurs du transport en commun, de l’eau et l’électricité constituent de parfaits exemples.
Lorsque ce ne sont pas les taximen qui font subir aux clients leur diktat, c’est « dame SEEG », avec tout le pouvoir que lui procure sa situation de monopole qui se charge de cette sale besogne. En effet, les taximen augmentent tacitement les prix des trajets, et ce, sans avertir. Une violation de la réglementation régissant le secteur du transport urbain. La SEEG, procède à des délestages électriques et des coupures d’eau à sa guise et sans aucun préavis. C’est à ce quotidien difficile que les Gabonais sont exposés. Des violations flagrantes des droits des consommateurs, loin d’être des cas isolés. Quasiment, tous les secteurs enregistrent désormais ces pratiques non conformes à l’éthique et la déontologie du commerce. Surtout que les consommateurs eux même s’illustrent par un laxisme effarant et incompréhensible.
Les Gabonais ‘’naturellement indifférents’’
La manifestation, la semaine dernière, d’une faction contestataire des étudiants de l’université Omar Bongo, exaspérés par les coupures intempestives d’eau et d’électricité de dame SEEG est révélatrice d’un mal profond, gagnant chaque jour un peu plus de terrain. C’est pourquoi, les organisateurs du sit-in devant le siège social de Dame SEEG, n’ont eu que leurs yeux pour pleurer et constater le manque d’engouement des consommateurs, pourtant lésés. Certains manifestants ont même essayé d’appeler quelques badauds pour donner du poids à leur mouvement, mais hélas ! l’ indifférence totale était au rendez-vous.
Comment donc espérer le changement de paradigmes et d’attitude, si les premiers concernés brillent par leur indifférence ? Les abus de pouvoir de la SEEG tout comme celui des taximen doit cristalliser l’attention des populations, plutôt que de sempiternelles et stupides batailles politico-politiciennes. C’est à croire que les gabonais ne sont pas influencé par les événements d’ailleurs ? Peut-être que Chantal Magali Mbazo’o Kassa, romancière gabonaise n’avait pas tort de traiter dans l’une de ses oeuvres, les Gabonais de « maboules heureux ».