Les mauvaises conditions de vie des prisonniers sont à nouveau au centre des préoccupations à la prison centrale de Libreville, où une mutinerie a récemment éclaté.
La prison centrale de Libreville n’en finit plus de faire parler d’elle. Après la tentative d’évasion d’une dizaine de prisonniers en novembre dernier, le décès d’au moins un d’eux, le silence désobligeant des autorités de cette administration à la suite de l’incident et l’attitude tout aussi regrettable du gouvernement sur ce sujet, tout porte à croire que la principale prison du pays est plus que jamais soumise à ses mauvais démons. Désormais loin de garantir le respect de la dignité humaine, elle s’enfonce de plus en plus dans des travers, qui disent tout du véritable intérêt accordé par les dirigeants, qui n’ont cessé de promettre et d’annoncer la construction puis la livraison imminente d’une nouvelle prison, plus moderne et mieux adaptée à l’effectif carcérale de ces dix dernières années. Des promesses auxquelles les prisonniers ne semblent plus vraiment croire, au regard de leur récent mouvement d’humeur
En effet, dans la matinée du 23 janvier en cours, pour exprimer leur ras-le-bol, les prisonniers auraient tout bonnement «brisé les cadenas des cellules, avant de converger vers la cour d’honneur, où ils se seraient mis à tempêter pour exiger de meilleurs traitements», rapporte L’Union du 25 janvier courant. Si la colère des détenus a été atténuée au bout de sept heures, grâce aux discussions engagées avec les geôliers, qui ont certainement fait de nouvelles promesses, cet incident survient moins de trois semaines après la nomination du colonel de police Pither-Bevignat à la tête du commandement en chef de la sécurité pénitentiaire. Comme tous ses prédécesseurs, le nouveau responsable vient d’être confronté à ce qui l’attend durant son exercice.