Comme pour désapprouver la décision d’une partie des représentants du Syndicat de l’éducation (Sena) de suspendre leur participation aux activités de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed), les membres du Bureau exécutif national dits «mandatés» par les organes de décisions du Sena ont émis, le 24 février, une lettre de contestation dont Gabonreview a reçu copie.
Constitué essentiellement de Marcel Libama, Louis Patrick Mombo, François Angounou Meye, Laurent Nkoghe, le bureau exécutif national du Syndicat de l’éducation (Sena) vient de produire, à l’adresse du délégué général de la Conasysed, une lettre de recadrage, relative à leur prétendue suspension à la participation aux activités de l’intersyndicale Conasysed, initiée par «l’autre» bureau exécutif national du Sena, conduit par le secrétaire général, Fridonlin Mve Messa.
En effet, selon le bureau exécutif national du Sena, conduit par Marcel Libama, qui serait, conformément à l’article 5 du règlement intérieur de cette structure, dûment mandaté par les organes de décisions du syndicat, la lettre du secrétaire général du Sena et du groupe qu’il conduirait comporterait une grave erreur chronologique. «À moins de relever du domaine métaphysique, comment une lettre rédigée un 19 février 2013 peut-elle rationnellement rendre compte des travaux d’un conseil exécutif tenu un 16 mars 2013, soit environ un mois après la rédaction de ladite lettre. Si ce n’est de l’imposture, qu’est-ce donc ? Aussi, pensons-nous que, cet anachronisme constitue-t-il déjà une bien grave incongruité», souligne la correspondance adressée au délégué général de la Conasysed.
Reconnaissant et réclamant avoir exprimé le maintien du Sena au sein de la Conasysed lors de la réunion du 16 mars dernier, à 22 voix contre 6 voix, Marcel Libama et son collectif s’offusquent de l’attitude de leur secrétaire général consistant à décider du choix légitime et légal des adhérents du syndicat sans leur avis. «En effet, si ce n’est pour son ego, monsieur Fridolin Mve Messa peut-il donner aux milliers d’enseignants membres du Sena, des raisons objectives qui motiveraient le Sena à quitter la Conasysed? Pourquoi la Conasysed gêne-t-elle tant quand on sait que tout syndicat affilié à la Conasysed préserve son indépendance tout en préservant la dynamique unitaire?», s’interroge le bureau exécutif national du Sena. Et de rappeler : «mieux, le code de bonne conduite de la Conasysed (article 6) et ses statuts et règlement intérieur affirment que toutes les organisations syndicales sont égales au sein de la Conasysed. En d’autres termes, aucune organisation syndicale ne saurait imposer ses vues hégémoniques car les décisions se prennent par consensus, vote à main levée ou vote à bulletin secret (article 3 du code de bonne conduite)».
Pour le collectif dirigé par Marcel Libama, il n’est nul besoin de rappeler que, conformément aux statuts et règlement du Sena, seuls le congrès, le conseil exécutif ou les assemblées générales constituent, jusqu’à preuve du contraire, les seuls organes de décision du Sena. «Monsieur Fridolin Mve Messa semble-t-il l’avoir oublié ? En l’espèce, c’est le Congrès qui est habilité à statuer sur le maintien, la suspension ou la sortie du Sena de la Conasysed par respect du parallélisme de forme et non le bureau exécutif national même dans son entièreté dont l’un des membres signataires de la lettre mise en cause se trouve déjà disqualifié par le fait de son départ à la retraite, en l’occurrence Michel Boutamba. Le bureau exécutif national ne figurant pas parmi les organes de décision, la lettre de suspension de la participation du Sena aux activités de la Conasysed rédigée par Monsieur Fridolin Mve Messa et son groupe est nulle et de nul effet», martèle la lettre des mandatés du Sena.