Suite aux coupures répétitives d’eau et d’électricité, enregistrées ces derniers temps dans la capitale gabonaise et sa périphérie, un groupe de clients, excédé par cette situation, a effectué, hier jeudi 21 janvier, un sit-in devant le siège social de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), pour réclamer la fin des coupures intempestives d’eau et d’électricité.
est peu plus de 12 h jeudi 21 janvier, près d’une dizaine de clients, banderoles en main devant le siège de la SEEG, ont répondu à l’appel à manifester lancé le 18 janvier dernier. Toutefois, les organisateurs de cette action de contestation sont tout de même surpris par l’indifférence affichée par leurs compatriotes. Pour tenter d’attirer du monde, les organisateurs lancent des appels, mais en vain.
Pour Nicolas Ondo, responsable d’une faction contestataire des étudiants de l’université Omar Bongo, un des organisateurs de la manifestation : « Trop c’est trop ! Ça suffit comme ça ! On ne peut pas vivre sans eau parce que l’eau c’est la vie. Quand on te coupe de l’eau on te coupe la vie ». C’est dans cette logique que les instigateurs de cette manifestation entendent désormais s’inscrire, afin de faire pression sur dame SEEG pour la contraindre à améliorer la qualité des prestations.
« Si ça continue ainsi, nous allons toujours revenir devant leur siège, revendiquer la meilleure qualité d’eau », rajoute Nicolas Ondo. Une détermination partagée par Ulrich, banderole en main. Ulrich ne décolère pas contre la SEEG qu’il qualifie « d’entreprise criminelle ». Pour lui, « Il faut que ça change ! La SEEG ne peut plus continuer à martyriser impunément les gens comme ça ».
Des coupures aux conséquences collatérales
Toujours selon Nicolas Ondo, « Les deniers épisodes de ces coupures d’électricité ont plongé le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville dans l’obscurité des heures durant ». Une situation lourde de conséquences pour un hôpital de la taille du CHUL, surtout quand on sait qu’il y a des interventions chirurgicales et des cas d’extrême urgence à traiter.
Ces coupures sont souvent la cause de la détérioration des appareils électroménagers dans les foyers, alors qu’il n’y a presqu’aucun mécanisme de dédommagement prévu par l’entreprise. Des coupures de courant favorisant également les braquages et les vols déjà monnaie courante dans la capitale gabonaise.
Pour Blaise, un des manifestants qui s’active avec son téléphone pour diffuser les images du mouvement sur internet, « Il y a même des maisons qui ont failli prendre feu à cause des courts-circuits provoqués par ces coupures chroniques d’électricité ».
Il faut rappeler que ces coupures d’électricité et d’eau ne sont pas les seules à inquiéter les usagers de la SEEG. Car, en plus des interruptions brutales dans la fourniture de ces produits vitaux, qui suscitent l’ire générale des populations, il y a aussi la qualité de « l’eau au chocolat », telle que qualifiée par de nombreux consommateurs. Une eau couleur de boue qui a suscité de vives critiques la semaine dernière. Et ils sont de plus en plus nombreux ces clients qui, comme Blaise pensent que « la SEEG est en train de tuer les gens à petit feu avec la qualité de son eau ». Une eau ayant défrayé la chronique, car des rumeurs faisant état de 13 morts. Une rumeur démentie par les autorités de tutelle qui ont procédé à des prélèvements et analyses. Lesquelles analyses ont démontré que l’eau est potable. Dans tous les cas la SEEG gagnerait à proposer une meilleure qualité de service.