Après plusieurs préavis de grève sans succès, les enseignants du jeune Institut de technologie d’Owendo (ITO) situé en plein cœur du Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB), ont décidé, le 25 février, d’employer la manière forte pour se faire entendre : une grève illimitée.
«Accès interdit à l’Institut de technologie d’Owendo, gel des examens». Telles sont les consignes que tentent de faire appliquer, depuis le 25 février, les enseignants de ce nouvel établissement, entrés en grève illimitée pour réclamer l’avancement de leurs dossiers à la Fonction publique, la valorisation de leur travail et la considération des efforts qu’ils fournissent dans la formation de la jeunesse gabonaise. «Nous avons déposé plusieurs préavis. Un préavis qui allait, si je ne me trompe pas, jusqu’au 3 février que nous avons reconduit jusqu’au 17 février. N’ayant pas eu de réponse de la part de l’administration, nous avons décidé d’entrer en grève», a déclaré le docteur Ted Ondo Mendame, enseignant à l’ITO, relayé par Radio Gabon.
En situation de présalaire depuis trois ans déjà, les enseignants affectés dans cet institut ignorent tous de leur statut et ne savent plus «à quelle autorité se vouer». Au-delà de l’aspect pécuniaire qui caractérise leur revendication, toutefois légitime, ces hommes et femmes chargés de former les techniciens du tertiaire et du secteur industriel, fustigent le manque d’intérêt et de considération manifesté à l’égard des efforts qu’ils fournissent pour accomplir leur mission.
«Ce n’est pas simplement un problème d’ordre financier, ni une affaire pécuniaire. Ici nous parlons d’une certaine valorisation de l’ensemble du travail, une considération des efforts fournis qui ne sont pas pris en compte. Certains de nos collègues ici sont des chefs de départements, ils abattent un travail considérable sans se plaindre, sans crier, vu les conditions de travail. Mais les mesures d’accompagnement ne suivent pas. À part le côté financier qui touche notre quotidien, mais il y aussi un aspect psychologique», a précisé Ted Ondo Mendame.
«Cette manifestation de notre mal-être ne doit pas être perçue comme un caprice. Nous ne demandons pas une friandise. Nous demandons ce qui constitue la base de notre quotidien. Nous avons discuté avec le secrétaire général qui a décidé de prendre quelques-uns parmi nous pour rencontrer les autorités compétentes afin que nous soyons au diapason de la démarche du circuit qui prennent nos dossiers, c’est un début de réponse, après nous allons nous concerter pour voir quelle réponse donner à sa proposition», a-t-il conclu.
Créé par décret N° 01499/PR/METFP du 20 décembre 2011, l’ITO est un établissement d’enseignement supérieur public à caractère professionnel placé sous la double tutelle des ministères de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle et celui de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur. Il prépare en deux ans aux diplômes de Brevet de Technicien Supérieur (BTS) dans douze filières.