Pour 2016, alors que la chute des cours du pétrole bat son plein et impacte les finances publiques, l’Etat prévoit des dépenses publiques plus « maîtrisées ».
Si l’horizon ne semble pas radieux en raison des scénarii économiques bouleversant l’économie mondiale, l’Etat gabonais joue la carte de la planification efficace et efficiente des dépenses publiques. Une démarche adoptée pour tenter de juguler l'actuelle conjoncture économique. Les ressources nettes disponibles sont, selon un communiqué de la direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP) de l’ordre de 2531,9 milliards de francs CFA, dont 1949,8 milliards de francs CFA de ressources budgétaires et 582,1 milliards de francs CFA de nettes des dépenses fiscales de remboursement de crédits de TVA.
« Les dépenses budgétaires pour l’année 2016, explique la même direction, ont été élaborées pour permettre d’atteindre les objectifs de performance ». Cette planification couvre la dette publique, la rémunération du personnel, l’investissement public, l’Aide publique, les biens et services, les collectivités, Fonds souverains et autres. Trois axes majeurs de cette planification sont à retenir. En effet, apprend le communiqué de la DGBFIP, en 2016 la rémunération du personnel malgré une réduction de la contribution (50%) du pétrole dans le budget de l’Etat, face à l’urgence des grands projets de développement, connaîtra une évolution de 12% (de 633 milliards de francs CFA en 2015 contre 707 milliards de francs CFA en 2016). Cette évolution consiste à booster la consommation locale tout en sécurisant le pouvoir d’achat des agents publics.
Les aides publiques liées aux bourses, à la Sogara, Cnamgs, aux pensions, aux filets de protection, bref, elles augmenteront de 15 % soit de 277 milliards de francs CFA d’aides publiques en 2015 contre 349 milliards en 2016. Enfin, les dépenses liées aux biens et services enregistreront une coupure de -6% : de 239 milliards en 2015 contre 226 en 2016. Le train de vie de l’Etat y sera impacté à hauteur de -26%. En bref, à la lecture tout a été mis en œuvre par l’Etat pour amortir les chocs sociaux et économiques à venir.
Craintes
Le seul bémol, à la lecture des affectations budgétaires effectuées par la DGBFIP demeure peut-être la réduction des investissements publics qui chutent de -6%. Pour 2016, l’Etat ne pourrait par exemple dépenser plus de 30% à titre d’’investissement public. L’Etat étant le principal pourvoyeur des marchés aux entreprises du secteur privé, on peut alors se demander comment survivra ce secteur déjà fragilisé par le retard de paiement de la dette.
Le BTP, à l’analyse de la situation devrait éprouver des difficultés énormes faute de chantiers. La Can 2017 qui pointe à l’horizon permettrait à certaines entreprises de tenir tandis que d’autres pourraient tout simplement fermer. Seules les grandes entreprises de ce secteur auront peut-être la capacité de survivre.