A la faveur de leur récente assemblée plénière ordinaire, les prélats ont appelé l’exécutif et les organisateurs des prochaines consultations électorales à prendre conscience de la crise sociopolitique qui prévaut dans le pays.
Parce que «la crise multiforme, individuelle et collective, qui sévit actuellement au Gabon ne doit laisser personne indifférent», d’autant qu’elle a «un impact négatif sur la société et ses manifestations sont désastreuses», avec «la fragilisation de toute autorité et de l’ordre institutionnel, le déni des droits de la personne humaine, du travailleur, de la personne indigente ou à mobilité réduite, (et) l’indifférence de la population par rapport à la politique manifestée par le taux d’abstention toujours croissant lors des consultations électorales», les évêques du Gabon ont récemment dit leur volonté de voir la gouvernance du pays s’améliorer, alors que s’annoncent des élections majeures, notamment la présidentielle et les législatives. A la faveur de la cérémonie de clôture de l’assemblée plénière ordinaire du 17 janvier dernier, Mgr Basile Mvé Engone et ses pairs ont abordé les «enjeux et défis des élections présidentielles de 2016». Une occasion d’interpeler les pouvoirs publics et les acteurs politiques de tout bord. «La situation de notre pays continue de se dégrader», ont-ils lancé.
Si à l’occasion de l’assemblée plénière de janvier 2015 les évêques avaient déjà tiré la sonnette d’alarme devant «un climat lourd à plusieurs niveaux : social, économique, moral, spirituel et politique», un an après, ils n’ont pas manqué de réitérer leur appel. Cette fois, précisément à l’endroit de l’exécutif, lui rappelant que «le manque de vérité dans le jeu démocratique et le non-respect des droits de l’homme ont souvent servi de terreau aux crises politiques».
Les responsables de l’église catholique au Gabon ont souhaité que le pouvoir exécutif «favorise l’exercice de la démocratie dans le respect des droits individuels et collectifs pour une bonne construction du pays». Dans le même temps, ils ont mis les responsables politiques et autres candidats déclarés ou non à la présidentielle à venir devant leur responsabilité. «L’Eglise demande, avec insistance, aux responsables politiques de faire de l’éradication de la pauvreté une priorité nationale, et de mettre les revenus de l’exploitation de toutes nos ressources au service du développement de notre pays pour le bien-être de ses habitants. L’Eglise invite à faire de l’éducation et de la formation le fer de lance de vos programmes au service de la démocratie, en gardant à l’esprit que les élections doivent être libres, transparentes, pacifiques et crédibles.», ont-ils dit, avant d’appeler les uns et les autres à œuvrer en vue de l’affirmation de la maturité politique du Gabon.