La carte bancaire, commune aux six Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) fait son entrée dans le marché bancaire sous-régional. Elle sera officielle dès le 29 janvier de cette année d’après une indication du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac).
« Cette carte bancaire communautaire est une réalité depuis le premier trimestre 2015 et 250.000 cartes ont été commandées en fin décembre 2015 par les banques déjà certifiées », informe le directeur général du Gimac, Valentin Mbozo’o. Son officialisation se fera le 29 janvier prochain et Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), espère qu’avant la fin de son mandat dans un an (en 2017), elle sera vulgarisée.
La commercialisation de ce nouveau moyen de paiement est assurée par la National financial credit (NFC), un établissement de microfinance camerounais. D’autres établissements financiers de même type, Ecobank Cameroun, la Banque internationale pour le commerce et l’épargne et le crédit (Bicec) et la Commercial bank du Tchad (CBT) sont en phase de pré-production interbancaire de cet instrument.
« Avec une dizaine de banques déjà opérationnelles sur la plateforme, et plus d’une dizaine d’autres projets d’intégration de banques dès ce mois de janvier 2016, le Gimac explique son directeur général vise, à la fin 2016, l’intégration de la majeure partie de ses membres, pour achever la mise en place de l’infrastructure interbancaire de l’écosystème des paiements électroniques de la sous-région »
Interrogations
« L’avantage d’une carte bancaire réside dans sa capacité à intégrer un réseau mondial. Avantage qu’offre déjà les réseaux « Visa » ou encore « Mastercard ». Lancer une carte bancaire pour six pays de la zone Cemac constitue en conséquence une régression, les banques offrant déjà sur place des cartes bancaires visa-Univers ou encore Mastercard », fait remarquer un internaute. La carte communautaire de la Cemac ne requiert pas forcement l’assentiment de tout le monde en zone Cemac. Son importance est mitigée selon les commentaires. Quel serait son rôle ? « Si elle ne sert au porteur qu’à retirer des espèces au distributeur d’une banque pour payer ses achats chez le commerçant », explique Henri Moukouri, alors ce n’en est pas une.
L’autre faiblesse de ce moyen de paiement réside dans l’homogénéité des établissements de micro-finance habilités jusqu’à présent à commercialiser cette carte. Lorsqu’on regarde la liste des établissements qui assurent le paiement, seul des établissements camerounais y figurent. Alors il y a forcément une volonté de savoir comment cette carte se propagera aux six pays de la zone.