Après les propos tenus par le Premier ministre français au sujet de la sincérité de l’élection d’Ali Bongo en 2009, le parti de la droite française s’est rangé du côté du Gabon.
C’est peu dire que la crise diplomatique entre Paris et Libreville est une aubaine à plus d’un titre. Alors que l’affaire suscite critiques et réactions aussi improbables que grotesques, rythmées par des manifestations de colère tout aussi ridicules de la part des sympathisants de la majorité au pouvoir devant l’ambassade de France à Libreville, pour de nombreuses personnes, elle est une occasion de se refaire voire de rebondir.
En effet, suite aux propos de Manuel Valls, tenus sur l’émission de Laurent Ruquier «On n’est pas couché», certains ont entrepris d’exprimer leurs bons sentiments à l’égard du régime de Libreville, comme pour s’assurer une certaine ristourne. C’est du moins ce que lisent des observateurs entre les lignes du communiqué récemment délivré par le parti Les Républicains, qui n’a pas manqué de charger le Premier ministre français. «Il est regrettable que le Premier ministre se soit laissé aller à parler de politique internationale dans une émission d’abord consacrée au divertissement, ce qui l’a amené à commettre une bourde diplomatique dont notre pays aurait pu faire l’économie, d’autant que le Gabon est de longue date l’ami de la France, avec lequel nous entretenons des relations étroites sur les plans politique, économique et militaire», a exprimé le parti de Nicolas Sarkozy, prétendant agir au nom de «l’amitié» franco-gabonaise, quitte à faire l’impasse sur «la vérité des faits».
Si le communiqué signé de Pierre Lellouche exhorte le Premier ministre français à «trouver les mots nécessaires pour parvenir à une désescalade rapide de cette mauvaise affaire», le député de Paris s’est gardé de dire que «la bourde» est en passe d’être réparée. Dans un communiqué du ministère de la Communication, il est fait état d’une rencontre, le 18 janvier courant, organisée «sur instructions» de Manuel Valls. Au cours de cet entretien «il a été convenu qu’il n’y a pas lieu de considérer qu’il existe une polémique, un incident, un malentendu entre la France et le Gabon, à la suite des propos tenus par le Premier ministre M. Manuel Valls». D’autant que «la France et le Gabon entretiennent des relations amicales et confiantes».
A ce stade de l’affaire, rappelle ce communiqué, il est à considérer que «le Gabon est pour la France un partenaire proche dans de nombreux domaines. Il a joué notamment un rôle très important pour la conclusion de l’accord de Paris sur le climat. Il assume ses responsabilités au service de la paix, de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme sur le continent africain, conformément aux valeurs de tolérance et d’ouverture de la société gabonaise. La France est très attachée à ses relations avec le Gabon sous la conduite du président Ali Bongo Ondimba, élu en 2009, à la suite d’un processus démocratique reconnu par la France et l’ensemble de la communauté internationale». Tout ceci sent la tournure diplomatique à plein nez !