On a du mal à comprendre qu’après avoir connu pour la première fois depuis des lustres, un début d’année assez paisible, l’on soit aujourd’hui, alors que l’on vient juste de comptabiliser un trimestre de cours, à nouveau dans la spirale de la grève. Le comble, c’est que les mobiles restent les mêmes déjà évoqués dans des échanges entre enseignants et autorités qui avaient promis de tenir leurs engagements. Ce qui leur est encore reproché cette fois- ci d’abord par la Conasysed, ensuite par le Sena.
sse-t-il ? Est-on tenté de se demander tant les mêmes causes provoque les mêmes effets, on s’était dit qu’aujourd’hui plus qu’hier, les autorités compétentes allaient prendre toutes leurs responsabilités et éviter cette fois-ci à nos « mouflets » une désagréable année scolaire.
C’en était en effet trop puisqu’il y’a de longues années que notre école n’a pas fonctionné comme il se doit en partie à cause des autorités qui peinent à communiquer et démontrent qu’elles sont par moments frappées par une certaine léthargie dans la prise de décisions, deux faits qui les pénalisent aux yeux de l’opinion, mais surtout des partenaires sociaux que sont les syndicats qui ne cessent de le leur reprocher. Combien de fois n’a-t-on pas entendu de la bouche d’un ministre de l’éducation nationale que les problèmes des enseignants qui se résument en l’acquisition de meilleures conditions de vie et de travail, sont en train d’être réglés ?
Et combien de fois aussi n-a-t-on pas vu les enseignants se lasser d’attendre au-delà des délais prescrits leur dû ? Qu’on l’appelle Prime d’incitation à la Fonction enseignante, Intégration des enseignants du pré-primaire, Non-paiement d’enseignants grévistes sur bons de caisse et Remise aux ayant- droits de leurs bons de caisse des trois derniers mois etc.
Ce que l’on a du mal à comprendre ici et qui peut friser la mauvaise foi, c’est le fait que des dettes telles les vacations dues aux enseignants ayant par exemple été mobilisés pendant les périodes d’examen, Baccalauréat et BEPC, qui sont budgétisées aient toujours pris du retard dans leur règlement comme si cela relevait du virtuel, dire que l’on évolue dans le cadre d’une République organisée et responsable. A qui alors la faute ? En tout cas pas aux enseignants qui ne font que revendiquer ce qui doit leur revenir de droit, sauf si l’on se trompe…
Crevons l’abcès pour que le pue sorte afin que l’on guérisse !
Comment devant de tels faits ne pas aller chercher le mal à la racine et démanteler le ou les réseaux qui se plaisent à paralyser l’école tous les ans, affaiblissant notre système éducatif et poussant les parents les plus dubitatifs à aller voir ailleurs quand on sait le coût de la scolarité dans le privé ou à l’extérieur du pays en ces temps de vaches maigres où le Premier-ministre, lui-même Chef du Gouvernement, n’a pas hésité à appeler ses compatriotes à serrer la ceinture. Difficile de dire, puisque le ton n’est jamais à la vérité, qui est à l’origine du mal qui gangrène l’éducation. Le ministre ? Les enseignants ? Non, à coup sûr sauf qu’ils ont souvent été instrumentalisés par des hommes politiques, c’en n’est pas forcément le cas cette fois-ci. Les parents d’élèves ? Non également, car leur seul souhait est que leur progéniture réussisse et sache, s’ils ont longue vie, le leur rendre. Les élèves ?
Que dis- je ? Eux, n’ont strictement rien à y voir même s’il faut noter qu’ils sont, modernisme oblige, d’autres tendances que les anciens. Mais, qui alors pour porter le lourd fardeau de l’échec de l’école au Gabon ? Le vers est certainement dans le fruit, c’est-à-dire que les fossoyeurs sont à trouver au sein même de la grande famille de l’éducation peut-être même parmi les proches du titulaire du département qui feignent d’être avec lui le jour et changent de coloration la nuit venue. Que n’a-t-on pas vu dans ce pays !
Mais ce peut-être, nous ne serons pas mauvaise langue nous espérons, des personnalités exerçant dans d’autres départements ministériels que celui de l’Education nationale, au budget par exemple, car l’argent sort bien de là- bas et c’est justement de ces lieux qu’il faut aller chercher la source des problèmes. Si tel est le cas, il serait illusoire de parler ici de solidarité gouvernementale. Mais si le budget n’en porte pas la responsabilité, pourquoi le ministère de tutelle a du mal à communiquer, lui, qui préfère s’appuyer sur des artistes, Annie-Flore Batschielillys, en l’occurrence, pour tenter de calmer le jeu comme si la présence de cette dernière suffisait à emplir les poches des enseignants des sommes dues.
Comme quoi, il y’a un besoin de clarification et une épée de Damoclès qui pèse lourdement sur certaines têtes, s’il est vrai que tout le monde est animé du désir de redonner à l’école gabonaise ses lettres de noblesse, cela passant inéluctablement pas l’arrêt des mouvements de grève observés par les différents syndicats de l’éducation.