Les relations entre le Gabon et la France sont de plus en plus tendues. Et pour preuve, le Gabon a rappelé en moins d’un an, à trois reprises son Ambassadeur. Le dernier exemple en date étant la sortie de Manuel Valls sur le plateau de « On n’est pas couché ». Que cache donc cette pique lancée par le Premier Ministre français ? Analyse.
La parole est d’argent et le silence d’or, clame un dicton bien connu de tous sauf, apparemment, du Premier Ministre français, Manuel Valls. Ce dernier a déclaré au cours de l’émission « On n’est pas couché » sur les antennes de France 2 : « Ali Bongo Ondimba n’a pas été élu, comme on l’entend ». Faute diplomatique ou volonté farouche et subliminale de véhiculer un message ? Dans tous les cas, la sortie du Chef du Gouvernement français, vient de nouveau jeter un trouble sur les relations bilatérales entre le Gabon et sa « mère-patrie ». Et comme il fallait s’y attendre cette pique assassine n’a pas du tout été appréciée par les autorités gabonaises qui ont rappelé illico presto l’Ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou.
Les raisons sous-jacentes de la brouille !
Un rappel de l’Ambassadeur du Gabon, loin d’être le premier du genre. En effet, c’est la troisième fois que Libreville rappel momentanément son ambassadeur. Il faut souligner que certaines mesures prises par Ali Bongo Ondimba, dont l’importation des grumes fait très mal à la France. Dans le même registre, on peut citer également l’exploitation du fer de Belinga pour laquelle les autorités gabonaises préfèrent recourir à l’expertise chinoise, plutôt que celle de l’ancien colonisateur. Des choix des autorités gabonaises qui ne sont pas forcément du goût de leurs homologues françaises. Autant de raisons qui expliquent certainement la récente sortie d’Emmanuel Valls.
Pourquoi maintenant ?
Point besoin d’être spécialiste en Sciences Politiques, pour comprendre que cette sortie d’Emmanuel Valls est loin d’être fortuite, surtout à quelques mois de la Présidentielle. De nombreux observateurs sont d’avis que la France compte tirer les ficelles dans l’ombre au prochain scrutin. C’est dire que le pré-carré de la France/Afrique veut un candidat qu’il tiendra en laisse. Or, Ali Bongo Ondimba ne rentre pas dans ses schémas, du moins au regard des réformes engagées depuis son avènement à la tête du Gabon depuis 2009. Du coup, tous les moyens sont bons pour fragiliser les chances d’Ali Bongo Ondimba de rempiler. In fine, les prochains jours s’avèrent houleux sur le plan diplomatique. Affaire à suivre !