Au terme d’un examen de la situation des enseignants, la Conasysed, réunie en assemblée générale le 16 janvier 2015 à Libreville, a dénoncé les arrestations de ses délégués, la rupture du dialogue avec le gouvernement et la poursuite de son mouvement de grève.
A mi-parcours de sa grève d’avertissement d’un mois, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) s’est réunie en assemblée générale d’appréciation de l’évolution de la situation, le 16 janvier 2015 à l’école Martine Oulabou, dans le deuxième arrondissement de Libreville.
Un seul constat : le refus du gouvernement de donner suite favorable aux revendications des enseignants et donc une rupture du dialogue avec les autorités gouvernementales. Or, estiment les syndiqués, seul un véritable dialogue social aurait permis d’éplucher les différents points du cahier de charges, actualisé et pourtant déposé sur la table du gouvernement. Pis, le climat actuel est caractérisé par une violation flagrante par le gouvernement des droits syndicaux des enseignants, notamment marquée par des intimidations, des menaces de mort à l’encontre des enseignants en grève, à l’exemple des délégués de la Conasysed à Gamba, Tchibanga, Lambaréné et Franceville. Fort de cette situation, le syndicat a décidé de poursuivre le mouvement de grève lancé au tout début de l’année qui démarre.
«Considérant la violation par le gouvernement de la loi 18/92 en son article 9, les conventions n° 87, 98… de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui s’est traduite par l’interpellation manu militari de nos délégués à Tchibanga par le gouverneur de la Nyanga et l’arrestation de nos délégués à Lambaréné en plein exercice de leur droit syndical le vendredi 15 janvier 2016 ; Considérant la mauvaise foi et le manque de volonté du gouvernement à apporter des solutions concrètes et urgentes aux préoccupations des enseignants, l’Assemblée générale, réunie ce jour samedi 16 janvier 2016, décide de la poursuite de la grève déclenchée le 4 janvier 2016 jusqu’à satisfaction des points contenus dans le cahier de charges» ; a lancé la Conasysed par la voix de son leader Ndong Edzo.
Appelant tous les enseignants à un sursaut d’orgueil devant les amener à observer scrupuleusement le mot d’ordre de grève, tout en exigeant la cessation immédiate et sans condition, des intimidations, des interpellations, des arrestations et des menaces de mort à l’encontre des leaders syndicaux et de tous les enseignants en grève, «la Conasysed réclame la libération sans condition et immédiate des délégués de Lambaréné (Nkoulou Assoumou Gilbert, Kevin Biyeghe, Ghislain Be Oniane et bien d’autres». Dans le même élan, «la Conasysed exige le limogeage immédiat et sans condition du Directeur de l’Ecole Publique de Moussamoukougou ; de l’Inspecteur, Chef de circonscription du Moyen-Ogooué, du Directeur d’Académie Provinciale du Moyen-Ogooué à l’origine des informations mensongères ayant occasionné l’arrestation arbitraire de nos délégués».
Tout en demandant l’ouverture d’une enquête indépendante à Tchibanga pour démasquer le pseudo comité de sages à l’origine des informations mensongères rapportées au gouverneur de la Nyanga et ayant conduit à l’interpellation manu militari de Cyprien Moungouli, Natacha Bayonne, Alain Bissielou Koumba et Fortuné Ndong Mintsa, tous délégués du syndicat.
Ainsi, la Conasysed rejette toute proposition de signature d’une trêve sociale, estimant que celle de 2003 n’a été qu’une entourloupette aux séquelles encore présentes dans la conscience des enseignants.