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Fréderic Massavala quitte aussi le PDG
Publié le lundi 18 janvier 2016   |  Gabon Review


Frédéric
© Autre presse par DR
Frédéric Massavala Maboumba a démissioné du PDG, le 17 janvier 2016 à Libreville.


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Tel qu’annoncé par la rumeur, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) vient de perdre l’un de ses membres. L’ancien ministre qui a annoncé ne pas soutenir Jean Ping entend ainsi se «désolidariser de la gouvernance condamnable et critiquable» du régime en place.

Annoncé pour le 17 janvier courant par la rumeur, la démission de Frédéric Massavala Maboumba du PDG a, au final, eu lieu. Pour une fois, une rumeur n’a pas donné lieu à de longues supputations et autres rebondissements tendant à dénier ou à infirmer l’acte qui devait être posé. En tout cas, c’était prévu pour le 17 janvier et ce dimanche, cette rupture avec sa formation politique s’est opérée.

Dans une salle de la Chambre de commerce de Libreville bondée, enregistrant la présence de Jean-François Ntoutoume Emane, Dijob Divungi Di Dinge, Paul Marie Gondjout, Joël Ngouneni Ndzegouma et Richard Moulomba, entre autres, mais aussi des sympathisants, l’ancien ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, a quitté les rangs du PDG. «Le vendredi 15 janvier dernier, j’ai déposé auprès du camarade président et au secrétariat du PDG ma lettre de démission», a-t-il déclaré. En posant ce geste qui accentue la saignée de l’ancioen parti unique, il entendait, a-t-il expliqué, se «désolidariser de cette gouvernance condamnable ou critiquable» menée par le régime en place.

Avant d’en arriver à l’annonce officielle de sa démission, Fréderic Massavala Maboumba a dressé un véritable réquisitoire contre le président de la République et contre ceux qui gravitent directement autour de lui. Ainsi, «les étrangers» de ce sérail ont le plus été visés, même si l’ancien Rapporteur général de la Commission nationale sur l’Agenda de la présidence (CNAP) gabonaise de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a dit «nous ne sommes pas xénophobes», il a indiqué que les Gabonais aiment les étrangers qui travaillent au Gabon et savent respecter leurs limites.

«Hier, on était fier. Aujourd’hui, on a honte d’être Gabonais. Nous ne savons désormais faire parler de notre pays qu’en mal», a-t-il déclaré dénonçant les fous qui trainent un peu partout à Libreville et le fait que le seul et unique hôpital psychiatrique du pays peine à être entretenu. Dans la même lancée, Massavala Maboumba s’est insurgé contre les procès intentés à de nombreux Gabonais, tandis que d’autres ont été simplement démis de leurs emplois. Pour lui, leur «seul crime c’est d’être chez eux».

Annonçant donc son combat futur, il s’est comparé à un épi de maïs. «Je suis comme un épi de maïs. Si la tige brûle, l’épi brûle avec. C’est pour dire que je me battrais jusqu’au bout pour notre pays», a-t-il indiqué fustigeant «l’amateurisme» ayant conduit à des réformes qui ont du mal à passer. Et de citer la PIP qui, pour lui est la «Prime d’incitation à la pagaille» d’autant plus que cette prime a été à l’origine de nombreux mécontentements dans le pays. Il a également dénoncé l’interdiction d’importer les voitures d’occasion, se demandant où les Gabonais allaient trouver de l’argent pour s’acheter des voitures neuves aux coûts exorbitants, surtout au regard de leurs salaires. Dans la foulée, il a dit ne pas comprendre comment un éléphant peut être plus protégé qu’un Gabonais. Au demeurant, dénonçant également les fonds alloués aux voyages présidentiels, il a qualifié le président de la République de «globe-trotter» qui ne peut avoir du «temps pour examiner les dossiers du pays».

Fort de toutes ces récriminations, Frédéric Massavala a déclaré que «ce qui importe aujourd’hui, c’est l’avenir du Gabon». «Je ne crois pas que les élections à venir auront comme enjeu le PDG contre l’opposition. Le véritable enjeu, c’est le passé du Gabon contre son présent», a-t-il ajouté souhaitant que les «Gabonais se lèvent comme un seul homme pour faire échec aux imposteurs qui viennent d’ailleurs». «Ce qui importe, c’est que demain, nous ayons un autre président», a-t-il clamé ajoutant que l’actuel président a montré ses limites.

En attendant la future élection présidentielle, il a dit être prêt à intégrer un autre parti politique, le moment venu. En outre, il a dénoncé la candidature de Jean Ping indiquant que le père ne peut pas avoir été président, le fils et le beau-fils présidents. Il adhère à l’idée d’une candidature unique de l’opposition, mais reste sur les starting-blocks. «Je vais prendre mes responsabilités», a-t-il déclaré pour indiquer qu’il pourrait être candidat si la cacophonie persiste au sein de cette opposition. Il a cependant dit devoir auparavant onsulter ses mentors.

Pour lui, il faudra au futur président de limiter le nombre de mandat présidentiel à deux de sept ans chacun. De même qu’il faudra changer la Constitution et revenir à une élection à deux tours. «Quelqu’un ne peut pas se prévaloir d’être élu président avec 25% alors que les 75 autres pourcents l’ont rejeté», a-t-il fait savoir rendant un vibrant hommage à Omar Bongo qu’il dit avoir été un «monument, un grand homme».

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