Okok, Gabon – La société Singapourienne Olam qui a débarqué en 2012 dans le Woleu Ntem (au nord du Gabon) pour créer des plantations d’hévéa affirme être aussi devenu le principal investisseur social dans cette province où sa présence a suscité beaucoup de polémiques.
Au cours d’une visite de presse à Okok, petite localité située proche de Bitam où le groupe développe sa plantation d’hévéa, Olam a implanté un dispensaire utile pour son personnel mais aussi les populations locales qui ne sont plus obligées de parcourir des longues distances pour des soins de base.
La firme Singapourienne a aussi construit deux maisons pour les enseignants de l’école du village.
La compagnie accompagne, par ailleurs, les villageois pour le développement de leur propre plantation d’hévéa. 30% des plantations sont données aux petits exploitants locaux. En retour, ces planteurs ont l’obligation de vendre leur production de latex à Olam qui se chargera de le transformer dans ses installations.
Dans cette même logique citoyenne, Olam a construit un pont en bois dit « Pont Pascal », du nom du premier Directeur général d’Olam Gabon. Ce pont a permis de relier le département de Ntem et du Haut Ntem longtemps coupés. Le pont pascal sert également aux populations locales pour l’évacuation de leurs produits agricoles vers les centres de consommation.
Dans la localité d’Akoumzok, Olam a construit une école et des logements des enseignants. Elle a installé des fontaines publiques, et construit 15 logements dans certains villages.
L’industriel a installé des panneaux solaires pour fournir l’électricité dans les villages jusqu’à ce jour non encore connectés au réseau d’éclairage public. 626 panneaux sont déjà installés.
Au profit de l’administration, le groupe a construit le poste de douane d’Eboro (frontière avec le Cameroun) et celui des éco-gardes.
Malgré cet altruisme, plusieurs ressortissants de la province ne cachent pas leur insatisfaction suite à la présence de cet industriel dans leur localité. Ils dénoncent pêle-mêle le problème d’accaparement des terres, la création des emplois non stables et souvent assez mal rémunérés ainsi que l’interdiction pour les paysans de traverser les plantations du groupe.
« La présence d’Olam nous a apporté du bien et beaucoup de mal », a déclaré à Gabonactu.com, un pêcheur obligé d’utiliser une longue voie de contournement pour se rendre à la rivière où il doit faire sa pêche.
Un autre paysan d’Okok déplore le manque de médicaments dans le dispensaire livré par Olam. Un autre par contre félicite le groupe industriel pour avoir fait venir des ouvriers dans son village dont certains louent ses cases.