Fustigeant le « mutisme » du gouvernement devant les maux minant le secteur de l’éducation gabonaise, le Syndicat de l’éducation national (SENA) appelle à la prise des solutions urgentes. Dans le cas contraire, il menace de faire grève.
C’est aujourd’hui, vendredi 15 janvier 2016 que le préavis de grève déposé sur la table du gouvernement le mercredi 6 janvier 2016 par le Syndicat de l’éducation nationale (SENA) s’achève. Malgré le respect du délai légal, le Sena constate « qu’aucun début de solution n’est perceptible ». Aussi, le syndicat menace de déclencher un mouvement d’humeur pour que leurs revendications soient entendues, mais surtout résolues.
Dans la journée, une assemblée générale dite de « décision » a lieu au siège du syndicat sis à la Peyrie. « Le Sena ne peut se contenter des bonnes paroles et continuer d’attendre indéfiniment », a clamé le secrétaire général, Fridolin Mve Messa. Ainsi, se refusant d’être comptable de la mauvaise gestion de l’école gabonaise et participer passivement à sa mort, le Sena appelle à la négociation et à la résolution des problèmes en suspens des enseignants.
Revendications
« Aujourd’hui pour la énième fois, s’insurge le secrétaire général du SENA, nous voulons dire publiquement avec un ton grave que le système éducatif gabonais est malade, très malade même ».
Les effectifs pléthoriques, conséquences de l’insuffisance des structures d’accueil, le déficit d’enseignants dans le secondaire surtout dans les matières scientifiques, l’organisation approximative des examens et concours, l’inadaptation des programmes en vigueur, la non application des conclusions des Etats généraux de 2010 sont autant de maux qui fragilisent ce système.
Pour rétablir l’ordre, le SENA exhorte le gouvernement au paiement immédiat des vacations des examens 2015 notamment du CEP, BEPC, ENI, le reliquat de la Prime d’incitation à la fonction d’enseignant (Pife), la Prime d’incitation à la performance (Pip) du deuxième trimestre 2015, le recrutement et la formation d’enseignants dans le secondaire surtout dans les matières scientifiques où « le déficit devient insoutenable », la construction des structures d’accueil et leur équipement en tables-bancs, bibliothèques, internet et équipements de laboratoire, la mise en place d’un comité tripartite (éducation nationale, budget, SENA) chargé de suivre le paiement des vacations des examens et concours.
Le SENA n’est pas le premier syndicat à s’élever pour revendiquer le paiement des vacations des examens 2015 et le reliquat de la Prime d’Incitation à la Fonction Enseignante (PIFE) et de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP). Son préavis de grève intervient juste après celui lancé en début d’année parla Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed).