A la faveur d’un entretien accordé au quotidien L’Union, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a marqué son inquiétude face à l’ambiance actuelle au sein de l’opposition.
Le secrétaire général du PDG serait-il devenu plus soucieux de l’avenir de l’opposition que ses leaders eux-mêmes ? C’est du moins l’impression qui se dégage à la lecture de son interview accordée au quotidien L’Union le 11 janvier courant. Faustin Boukoubi a, non sans surprendre, manifesté son inquiétude face aux déchirements au sein de l’opposition.
Pour lui, le comportement de l’opposition est désolant parce qu’il jette le discrédit sur toute la classe politique. «Je ne rirai pas des malheurs des autres, même si les opposants ont fait un faux pas de plus après la Coordination de l’opposition démocratique (COD), le Front uni des associations politiques de l’opposition et que sais-je encore (…). Mais pour des donneurs de leçons qu’ils sont devenus, je trouve leur comportement pathétique. J’avoue que cela ne surprendrait que des naïfs à qui ils ont donné l’illusion du sérieux de leur initiative d’union (…). Ce spectacle nous désole, d’abord parce qu’il jette le discrédit sur toute la classe politique, aux yeux de la jeune génération à qui ils donnent raison de ne pas respecter les ainés», a-t-il dit, feignant de balayer la cour du voisin sans se soucier de la sienne. «Le fonctionnement d’une véritable démocratie nécessite l’existence d’une opposition responsable, un contre-pouvoir crédible. Avec un projet alternatif», a-t-il lancé. «Ce qui, a-t-il fait savoir, est loin d’être le cas. A part le «tout sauf Ali», rien ne les unit, tant leurs ambitions personnelles constituent la seule motivation de leur posture d’opposant. L’opinion nationale et internationale, en tous cas ceux qui leur accordaient la moindre attention, se rendent à l’évidence de la supercherie de leur discours, prétendument au nom des intérêts personnels. Mais leur feuilleton n’est pas fini».
Du coup, l’on se demande si ces déchirements n’ont cours qu’au sein de l’opposition. Mieux, on en vient à se demander en quoi le secrétaire général d’un parti dont on dit que «la fraude électorale fait partie de son ADN» est qualifié pour se poser en moralisateur. Mieux, récemment encore, le PDG était confronté aux démons de la division. Ainsi, l’on est tenté de penser que Faustin Boukoubi refuse de prendre la mesure du proverbe selon lequel «avant de prétendre aller balayer la cour de l’autre, rassure-toi que la tienne est propre».
