Représenté par Marcel Libama, Georges Mpaga et Guy-Arlin Nang, la société civile dite libre du Gabon a menacé, le 11 janvier 2015, de débrayer plus bruyamment si, Serge Maurice Mabiala n’est pas relaxé dans les plus brefs délais
Au tour de la société civile libre du Gabon de donner de la voix en faveur de Serge Maurice Mabiala, membre du Bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG), incarcéré depuis quatre mois aujourd’hui pour «des raisons politiques». Ce, au mépris des lois et règlements gabonais en matière d’interpellation des citoyens. C’est en tout cas, le sentiment de ses partisans qui s’expliquent mal les lenteurs autour de ce dossier vide à leurs yeux.
Réunis en conférence de presse le lundi 11 janvier dernier, la société civile libre du Gabon a demandé la relaxe pure et simple de l’ancien directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo : «Apres avoir entendu les explications des Conseils de notre compatriote, lesquels tendent vers l’inexistence d’un détournement de fonds publics ; après avoir lu la lettre écrite par notre compatriote du fond de son lieu de détention, parue dans le journal L’Aube du lundi 6 janvier 2016, dans laquelle il ressort qu’un ordonnateur de recette ne peut se faire payer un chèque relatif au paiement des impôts en ce que lesdits chèques sont certifiés et libellés au nom du receveur des impôts ; et que, de plus, les montants supérieurs à 100 millions suivent une procédure de paiement qui exclu le chèque. Enfin, plus d’un mois après l’annulation de l’ordonnance n°015/PR/2015 du 11 août 2015 portant organisation et fonctionnement de la justice et dont le Procureur ayant engagé l’instruction du dossier de notre compatriote, nous, société civile, aboutissons à la conclusion selon laquelle, la détention de Serge Maurice Mabiala est illégale depuis quatre mois. Aussi, demandons-nous aux autorités politiques et judiciaires notamment le Doyen des juges d’instruction, actuel détenteur du dossier de notre compatriote, de le libérer immédiatement et sans condition».
Pour rappel, en effet, Serge Maurice Mabiala est poursuivi pour détournement de fonds publics et faux en écriture. Jeudi dernier, il a été entendu pour la première fois par un juge d’instruction. Or, insistent ses défenseurs depuis le début de cette affaire, «quand M. Mabiala avait quitté les Impôts, il atterri au cabinet présidentiel où il a été successivement conseiller puis directeur de cabinet adjoint du président Ali Bongo. Il a ensuite été ministre de la Fonction publique avant d’être débarqué du gouvernement quelques mois plus tard». Et de pointer des raisons purement politiques : «Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les ennuis de Serge Maurice Mabiala tiennent du fait qu’il militait dans un courant politique très critique contre Ali Bongo et son entourage au sein du courant Héritage et modernité».
Un peu avant la société civile dite libre, ce sont les avocats du membre du bureau politique du PDG, notamment Me Lubin Ntoutoume, qui ont tenté la démonstration du caractère «fallacieux» des accusations formées contre leur client : « Il n’est pas possible d’émettre un chèque d’une valeur de 1,987 milliard (francs CFA). Et ce chèque ne peut pas avoir été fait au bénéfice de monsieur Mabiala. C’est pour cela que je dois vous dire tout de suite que ce chèque ne sera jamais produit au dossier. Si ce chèque n’est pas produit au dossier, donc le détournement dont on parle aujourd’hui ne sera pas légalisé ».
Aussi, face à ce qu’elle considère donc comme une détention illégale, susceptible de consolider l’arbitraire comme modèle de gouvernance, la Société civile libre du Gabon dit non et invite les autorités politiques et judiciaires à la raison. Refusant de se taire pour cautionner l’injustice et l’arbitraire, elle – la société civile libre du Gabon – menace de débrayer plus bruyamment si, Serge Maurice Mabiala n’est pas relâché dans les plus brefs délais.