Au cours d’un meeting, le week-end écoulé, l’ancien président de la commission de l’Union africaine a dit son intention de placer les infrastructures, notamment les routes, au cœur de son action.
A moins de huit mois de la prochaine présidentielle, Jean Ping cherche à se poser en principal adversaire d’Ali Bongo, probable candidat du Parti démocratique gabonais (PDG). L’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA) ne rechigne plus à dévoiler son projet de société qui, a-t-il fait savoir, vise à «instaurer la démocratie pluraliste et le respect des libertés fondamentales» dans un pays où les dirigeants n’ont cessé de «rentrer dans le 21e siècle à reculons.
Si à la faveur du meeting de clôture de sa tournée dans la province de l’Estuaire, le week-end dernier, il a déclaré qu’il ne briguerait qu’un seul mandat, il a promis œuvrer à ce que «le Gabon soit à l’abri de la peur et du besoin». «L’année 2016 doit être celle où, ensemble, nous allons instituer une nouvelle République», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Si je suis une partie du problème, je suis également une partie de la solution». «Mon ambition a-t-il lancé, est de faire du Gabon un pays où il fait bon vivre. Un pays apaisé, à l’abri de la tyrannie, de l’impunité, de toutes les formes de discrimination et d’injustice, des persécutions, des crimes rituels, des assassinats politiques, de l’obscurantisme et de l’autisme. Un Gabon en paix, en harmonie et en sécurité à l’intérieur de ses frontières, en solidarité, en coopération et en bon voisinage avec tous ses voisins, immédiats, proches et lointains. La démocratie dont je rêve, vise à réconcilier tous les Gabonais entre eux et leur rendre leur dignité perdue. Pour moi, la politique n’est pas une affaire de domination des autres, ni de vengeance ou de règlement de comptes mais plutôt une possibilité de vivre ensemble, dans la concorde.»
Le projet de Jean Ping est de faire des infrastructures une priorité. «En matière d’infrastructures, nous planifierons le développement d’un système de transport intermodal, routes, rail, voies ferrées et fluviales, pour désenclaver toutes les provinces, en donnant la priorité au réaménagement du réseau routier et en réaménageant la navigabilité du fleuve Ogooué. Mon ambition est de construire en un mandat plus de routes qu’on en a construites en 50 ans. C’est un engagement que je prends», a-t-il déclaré, non sans avoir reconnu que ce programme est loin d’être exhaustif, mais que sa version finale est en cours de conception, au fur et à mesure que les attentes des populations sont recueillies à travers les différentes localités. «Ce document est là, je le modifie de temps en temps. Je le soumettrai le moment venu aux Gabonais», a fait savoir l’ancien président de la commission de l’Union africaine qui, à en croire certains de ses soutiens, ne se considère plus comme un candidat à la candidature du Front mais comme le représentant de l’opposition face à la majorité au pouvoir. De quoi compliquer la vie au Front. Ambiance…
