Au Gabon, l’exode rural gagne chaque jour un peu plus de terrain. Au regard du dépeuplement à grande vitesse de certaines zones rurales, l’appellation « exode rural » est un doux euphémisme. Un phénomène des temps modernes constituant un réel danger !
La situation est alarmante ! Bien trop de Gabonais migrent allègrement en ville pour échapper à la poignante misère, disent-ils, sévissant en milieu rural. L’absence d’infrastructures de base et d’emplois, sans omettre le sempiternel problème des pratiques avilissantes, (sorcelleries et autres actes de vampirisme) poussent les populations de l’arrière-pays à venir chercher en ville des meilleures conditions d’existence. Autant de facteurs explicatifs de l’abandon des villages. Du coup, dans de nombreuses contrées du Gabon profond, le décor est partout le même. Des cases vides, aux portes closes, entourées de hautes touffes d’herbes. Des preuves des familles « exilées » en ville ou ravager par la mort.
Les villages sont donc abandonnés quand ils ne disparaissent pas simplement. Seules certaines personnes du troisième âge constituent les vestiges du temps passé. Normal, leur avenir est « passé ». Des vieillards au dos voutés, attendent patiemment leurs départs vers l’au-delà. Sur les visages transparait l’expression de la souffrance, désolation, consternation et surtout solitude. Le seul réconfort étant les souvenirs d’un village autrefois peuplé. Un sombre tableau que révèle en ce jour le Gabon profond, qui peu à peu se meurt. « Une nation sans culture est une nation morte », clame pourtant la maxime. Au secours !