Lorsqu’ils s’étaient rencontrés ces « braves citoyens » pour débattre, nous avaient-ils dit à cette époque, ce qu’ils n’hésitent pas à nous ressasser jusqu’à ce jour, d’alternance au pouvoir, de la destitution d’Ali Bongo Ondimba, un moment, le peuple avait cru que, contrairement aux années 90, les « choses étaient huilées » comme l’on a coutume de dire et que désormais, l’on pouvait rêver de l’alternance tant attendue au sommet de l’Etat. Aujourd’hui encore, le Front de l’opposition pour l’alternance semble nous démontrer que les mauvaises habitudes ont la vie dure !
« Malheur à l’homme seul ». La formule que l’on ressasse parfois innocemment, a valeur d’enseignement, même pour les personnages les plus réfractaires, tel semble être le cas d’une certaine classe d’hommes politiques gabonais qui ont, parce, semble-t-il, été formatés, ce qui n’est pas faux à part entière, par le système d’Omar Bongo Ondimba. Les opposants que l’on sait venus pour la plupart du moule « PDG » qui a en contrepartie de services demandés et rendus, fait d’eux des hommes ayant « pignon sur rue », sont peut-être aujourd’hui en mal d’inspiration, ce pourquoi ils font d’un sujet devenu presque banal, l’essentiel de leur argumentation.
Le télescopage que l’on vit en ce moment et qui se confirme de jour en jour, est l’œuvre d’une impréparation, manifeste dans la cacophonie née au sujet de la désignation d’un candidat unique, qui représenterait et pourtant aux yeux de la majeure partie des gabonais, « toutes statistiques faites », la seule garantie pour tenter d’amorcer avec assurance le changement que ces opposants disent attendre de tous leurs vœux.
Ces opposants presque tous nourris à la mamelle d’Omar Bongo Ondimba qui ont pour la plupart quitté la « case mère » pour tenter une virginité, oubliant que le peuple est un œil qui ne sommeille pas, ont aujourd’hui plus de mal qu’hier à s’expliquer devant des compatriotes qui en demandent et que les vicissitudes de la vie ont depuis avisés. Comprennent le discours du peuple, quelques-uns d’entre eux, qui, parce qu’ils sont très certainement animés du désir de laisser leur nom inscrit en lettres d’or dans l’histoire de leur pays, s’illustrent bien que ne disposant pas de l’arsenal de guerre en tête duquel les espèces sonnantes et trébuchantes, par des comportements affectifs parfois loin de les disculper de la cacophonie née autour de l’idée d’une stratégie commune en vue d’aller en rangs serrés contre le candidat PDG en 2016.
Qui pour battre Ali Bongo Ondimba en 2016?
Plus on avance de l’année « fatidique », plus, l’on a l’impression que l’étau se resserre autour des opposants qui manquent visiblement d’arguments électoraux. Si chez les pédégistes, le candidat désigné ne fait plus l’ombre d’aucun doute, c’est Ali Bongo Ondimba, chez la foultitude d’opposants, le choix est rendu difficile par l’introspection que fait chacun en ces jours scélérats qui obligent, parce que la politique n’est pas affaire de sentiment, chacun des potentiels compétiteurs à se dévoiler. Si André Kombila- Koumba dont le rôle « dans l’ombre », tel qu’il l’a déjà fait avec Paul Mba Abessole dans les années 90, peut se contenter d’influencer stratégiquement les prises de position et la conduite du groupe, des personnalités de la trempe de Pierre-Claver Maganga Moussavou, peuvent à souhait jouer les trouble- fêtes, instrumentalisant ou désorientant de nombreux opposants.
Ce qui est loin de constituer une affirmation lorsque l’on ne s’en tient qu’au discours tenu par l’un et par l’autre, discours qui tourne autour de l’idée de redonner au gabonais sa fierté d’antan. Est-ce la raison, la fondamentale, pour laquelle ces deux personnalités très connues de la nation, s’opposent avec véhémence à la démarche entreprise par l’ancien Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyéghé Ndong, consistant à faire de Jean Ping dont les deux grands frères, Joseph Redjambé- Issani et Pierre- Louis Agondjo- Okawé, sont morts avec trop d’insinuation sans qu’il ne dise mot, le candidat de l’opposition gabonaise, du moins de celle se proclamant du Front de l’opposition pour l’alternance, Fopa ?
Et même si ce dernier a « belle tête » aujourd’hui, cela suffit- il à le rendre aussi crédible que l’on veut le présenter quand on sait qu’à Omboué dont il est originaire, les commentaires du plus grand nombre insistent sur le fait qu’il n’est pas homme sociable, encore moins être à adopter des comportements secouristes ?
Il est une chose de rêver à l’alternance, il est une autre de penser avec qui la réaliser. Et même si, pourquoi dans une logique de groupe vouloir forcer un homme que l’on sent fatigué de parcourir le pays « à pieds », il n’en n’a jamais eu l’habitude, ce qui doit être la preuve de son « ancrage » dans le pays, alors que l’on a de ses compatriotes l’image de personnes en mutation qui ne se laissent plus facilement aller et ne cèdent donc plus comme cela l’était dans le passé au moindre chantage, peu importe l’accueil qu’ils vous réservent qui ne répond qu’au respect des us et coutumes hérités des ancêtres.
Cette logique de groupe à laquelle nous faisons allusion, devrait prévaloir au sein du Front de l’opposition pour l’alternance, en attendant qu’ensemble le peuple de ce regroupement de partis et associations politiques se prononce sur le choix d’un candidat, celui qu’il aura jugé le plus charismatique et le plus proche des aspirations du grand nombre.
Si les principes démocratiques sont encore en vigueur dans ce Fopa, que Mesdames et Messieurs, s’y conforment, en faisant de la date du 15 janvier prochain, celle de la désignation par consensus du porte- étendard de ce regroupement de partis et associations politiques de l’opposition, une désignation qui, on l’espère, ne souffrirait d’aucune ambiguïté. C’est seulement ainsi, pense-t-on, que ceux de l’autre côté, entendez les Pédégistes, comprendront qu’en face, se prépare les arguments d’une véritable lutte, celle qui conduira les uns et les autres face aux compatriotes dont les vœux sont plus que jamais connus : santé, éducation, emploi, habitat, en somme de meilleures conditions de vie !