Les établissements publics d’Oyem, Mouila et Tchibanga sont véritablement entrés en grève le 4 janvier courant, suite au mot d’ordre lancé depuis Libreville par la Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed).
Contrairement à ce que certains tentent de faire croire au gouvernement, les vacances du premier trimestre se poursuivent dans l’hinterland, où les élèves se lassent d’attendre les enseignants. «La grève de la Conasysed ne fait que commencer. Elle se fait déjà sentir ici et là malgré les mensonges, les menaces et les intimidations du pouvoir. Les établissements se vident. L’Education nationale étant l’administration la plus décentralisée du pays, l’information prend un peu de temps pour atteindre les quatre coins du pays. Nous sommes confiants», a affirmé le délégué administratif de la Conasysed, Marcel Libama.
À l’inverse de certains de leurs collègues affectés à Libreville, les enseignants de l’intérieur du pays, notamment ceux des capitales provinciales du Woleu-Ntem, de la Ngounie et de la Nyanga, préfèrent vaquer à d’autres occupations que de se réunir autour d’un piquet de grève «Vous constatez de vous-même que les salles de classe sont fermées. C’est l’essentiel pour nous. Ce qui fait dire aux uns et aux autres que le mot d’ordre lancé la Conasysed est observé à la lettre ici», a lancé un enseignant de français à Tchibanga.
La Conasysed fustige l’inaction du gouvernement sur la question des bons de caisse séquestrés. Elle revendique le remboursement des différentiels de salaire «arbitrairement ponctionnés» aux mois de juin et juillet aux leaders syndicaux et à certains enseignants. Elle exige aussi le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du deuxième trimestre 2015, le paiement des omissions de Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) 2015, le paiement de toutes les vacations. Elle exige, en outre, le traitement définitif des dossiers du pré-primaire, le paiement des rappels de solde dus aux agents de l’Etat exerçant dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, attendu depuis le 31 décembre 2014. La Conasysed demande, enfin, l’annulation de la décision liée à l’avancement au mérite et interpelle le gouvernement sur la régularisation de toutes les situations administratives, notamment le recrutement l’intégration, l’avancement et le reclassement des enseignants.