S’exprimant au nom des journalistes, le 5 janvier courant à la présidence de la République, le directeur du quotidien L’Union a regretté que l’Assemblée nationale n’ait pas ratifié le texte soumis à son appréciation.
S’exprimant au nom des journalistes à l’occasion de la présentation des vœux au président de la République, Lin-Joël Ndembet s’est voulu conformiste, évoquant les efforts déployés pour que le Gabon dispose d’une presse de qualité. Dans la foulée, il s’est félicité de l’évolution du Fonapresse (Fonds national d’aide à la presse) et des initiatives en faveur des organes publics de presse que sont Gabon Matin et l’Agence gabonaise de presse (AGP), actuellement en proie à de sérieuses difficultés.
Le directeur de L’Union est revenu sur l’ordonnance relative à la liberté de la communication, récemment rejetée par l’Assemblée nationale. «Or ce texte, a-t-il affirmé, prenait en compte la presse en ligne, fixait les nouvelles sanctions administratives». «Il consacrait surtout la dépénalisation des délits de presse», a-t-il ajouté, poursuivant : «Un grand pas avait été franchi puisque ce texte mettait fin au fait qu’un journaliste soit mis en prison pour ses écrits, pendant que d’autres compatriotes, fossoyeurs de la République, auteurs de crimes économiques et de crimes de sang sont encore bien nombreux en liberté». Ce faisant, il a souhaité une réintroduction de ce texte dans le circuit législatif sous forme de projet de loi. Il n’en reste pas moins que de nombreux éditeurs privés de presse percoivent ladite ordonnance comme «Une loi liberticide pour la presse» (lire : «Ordonnance n°18/PR/2015 : Une loi pour tuer la liberté de la presse ?»
Se projetant vers les échéances politiques à venir, le porte-parole de circonstance de la corporation des journalistes a souhaité que la communication soit mieux encadrée en 2016. Une année pendant laquelle devrait se tenir l’élection présidentielle. Raison pour laquelle, il a invité au respect de l’éthique et de la déontologie afin d’éviter l’injure et la délation, notamment.
En réponse, le président de la République a invité le Parlement à prendre les mesures qui s’imposent afin que ces textes soient ratifiés. Ali Bongo a indiqué qu’il tient au respect de la liberté de presse, mais ne peut accepter que l’injure soit érigée en ligne éditoriale.