Au regard des tensions intestines qui rythment la vie de ce parti, certains veulent laisser croire en l’éventualité de sa non-présence à la prochaine élection.
A moins de huit mois de la prochaine élection présidentielle, l’Union nationale (UN) traverse une zone de turbulence. Pour beaucoup, ce parti pourrait ne pas jouer les premiers rôles lors de l’élection prévue vraisemblablement pour le mois d’août prochain. L’une des principales raisons évoquées à l’appui de cette thèse : les querelles de leadership, qui font que ce parti soit «malade», ainsi que l’a affirmé Jean Eyéghé Ndong, il y a quelques semaines, avant de le réaffirmer lors de son point-presse du 4 janvier dernier.
Alors que s’approche une échéance politique pour le moins cruciale, les responsables de l’UN en sont encore à se crêper le chignon et à faire valoir leurs égos. Pourtant, si l’on n’est guère obligé de dire comme son vice-président que «l’UN est malade», tout n’ y va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et le penser ne serait ni faire injure aux militants de ce parti ni donner totalement raison à Eyéghé Ndong qui, au demeurant, est loin d’être exempt de la situation qui prévaut depuis de longs mois au sein de ce parti. Le décès de Mba Obame y serait-il pour quelque chose ? Bien sûr que oui… Il n’en demeure pas moins que seul l’ancien secrétaire exécutif avait réussi à forcer la confiance des Gabonais, en leur donnant de croire de nouveau à un parti politique d’opposition, à l’instar de l’Union du peuple gabonais (UPG), incarnée par Pierre Mamboundou.
S’il est tout à fait normal qu’il y ait une seule tête de proue à la fois dans un parti et que le remplacement d’un leader demande autant de méthode que de temps, il reste qu’à l’UN, le malaise vient également des personnalités qui composent son directoire. Des responsables dotés d’une forte individualité, mais en fin de compte, d’une très faible personnalité, en plus de l’incapacité de certains d’entre eux à surpasser des calculs personnels pas toujours évidents. Même si, comme l’a rappelé le vice-président de l’UN, «c’est de la vie de notre pays qu’il s’agit. La vie de la nation gabonaise, qui exige que nous nous dépassions et que nous dépassions nos petites vies égocentriques et nos vues partisanes pour nous inscrire et nous investir dans un combat plus noble», il n’en reste pas moins que la vie des partis politiques est organisée et surtout que la vocation de tout parti est de conquérir le pouvoir. Tant que cela ne sera pas compris par certains membres de l’Union nationale, les états d’âme des uns parasiteront toujours l’action politique. L’UN, estiment certains, devrait déclarer forfait pour la présidentielle à venir. Reste aux tenants de la thèse inverse à prouver le contraire.