Libreville, Gabon – L’année 2015 s’est achevée au Gabon avec une patate très chaude pour le gouvernement surpris de voir déferler dans les rues une nuée humaine réclamant le remboursement de plusieurs milliards de FCFA emportés par des escrocs ayant opéré dans le pays avec des présumés documents officiels délivrés par des autorités compétentes.
L’affaire BR-Sarl a éclaté en fin d’année. Il s’agit d’une société de micro finance qui a appâté des milliers de gabonais en proposant des rémunérations allant jusqu’à 45% de leur épargne.
« Bâtisseur de richesse », c’est le nom de cette boîte dont le slogan ou l’argument de marketing était « on s’en fou de bénéfice. Nous sommes une société américaine venue aider les pauvres ».
Les gabonais ont massivement adhéré à ce chant de rossignole. A Libreville comme dans les provinces, ils ont accouru déposer leur minimum vital. Certains se sont endettés pour espérer s’enrichir. D’autres ont pris des crédits bancaires. D’autres encore ont mis la main dans les caisses publiques ou privées dans l’espoir de reverser le capital après s’être fait du beurre.
Résultat des courses, BR-Sarl a baigné dans l’argent. Les dirigeants de la structure pris de folie de grandeur ont même promis des maisons à certains épargnants.
Le mensonge a fini par s’effondrer comme un château de cartes. Un matin et de façon simultanée, toutes les agences ont gardé les portes closes. Panique générale. Trop tard, le pasteur Yves Mapakou, gérant de la structure a pris la fuite laissant derrière une cohorte de victimes dont certaines sont mortes de crise cardiaque.
Le collectif créé mobilise et jette ses membres dans la rue. Sans succès. Le pouvoir sollicité découvre l’ampleur des dégâts mais ne parvient pas à proposer une solution urgente aux victimes.