Le gouvernement nigérian vient d’interdire la déportation à Calabar d’immigrés clandestins en provenance du Gabon et d’autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Face aux vagues d’immigrés déportés ces dernières semaines à Calabar en provenance du Gabon et des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le gouvernement nigérian s’est insurgé. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministre nigérian de l’Intérieur, le 31 décembre dernier à Calabar, au cours de l’évacuation de 617 personnes, dont des femmes et des enfants déportés du Gabon. Abdulrahman Dambazzau a averti que le gouvernement fédéral devrait mettre en fourrière tout navire utilisé dans le dumping des déportés dans les ports nigérians, rappelant que les personnes concernées ont été déposées au port de Calabar depuis le 26 décembre 2015. «D’autres mesures punitives, y compris la saisie des navires et le paiement des amendes tel que stipulé dans la charte de la Cedeao seront employées pour endiguer ce phénomène», a poursuivi le membre du gouvernement, par ailleurs lieutenant-général, avant d’ajouter : «Le Nigeria ne va pas plus tolérer cela à cause des conséquences sur la sécurité du pays». Le membre du gouvernement a, par ailleurs, indiqué que le Nigeria a une nouvelle politique en rapport avec ce type de problèmes.
Répondant au nom des ambassadeurs des pays dont les ressortissants ont été parmi les déportés, le consul général du Sénégal a félicité le gouvernement nigérian pour la garde des déportés. Babacar Mbodi a annoncé que des arrangements avaient été conclus pour rapatrier les déportés dans leurs pays respectifs, par Seme, une ville frontalière entre le Nigeria et la République du Bénin. Il a assuré que le Sénégal va se conformer à la politique du nouveau gouvernement fédéral. Les déportés dont il est question proviennent essentiellement du Gabon, du Sénégal, du Burkina Faso, de la République du Bénin, du Niger, du Mali, du Tchad et de la Guinée. Concernant le Gabon, près de 200 immigrés clandestins ont été rapatriés vers Calabar, d’où ils sont venus (moyennant la somme de 350 000 francs par personne versée aux réseaux de passeurs clandestins, ndlr) entre octobre et décembre 2015.