Le processus de désignation du candidat unique en vue de la présidentielle continue de faire du désordre au sein du Front de l’opposition.
C’est à ne rien comprendre à ce qu’il se passe réellement au sein du Front de l’opposition pour l’alternance. Plus d’un an après sa mise en place, cette plateforme politique est en proie à une querelle d’égos, qui n’est pas pour conforter la réputation de certains de ses signataires, dont le projet et le véritable positionnement se révèlent de plus en plus troubles à mesure qu’approche la prochaine présidentielle. Empêtré dans une non moins douteuse affaire de désignation du candidat devant représenter le groupe à cette élection majeure, les principaux responsables offrent un bien triste spectacle, qui interroge une fois de plus les véritable ambitions des uns et des autres, ainsi que le poids réel de certains. C’est du moins ce qui ressort de la sortie, le 3 janvier dernier, de Pierre André Kombila, dont l’autorité semble mise à mal. Si le président du Front a accusé de faux le communiqué diffusé dans le quotidien L’Union du 18 décembre dernier, relatif au rappel du chronogramme lié à la désignation du candidat unique de la plateforme, estimant que celui-ci prouvait «une volonté de certains membres d’opérer en passage en force», de son côté Fulbert Mayombo Mbendjagoye a réaffirmé sa volonté de poursuivre le processus, en dépit des affirmations du président en exercice, selon lesquelles «ce programme (n’a) jamais été adopté par la conférence des président du Front, tel que le prévoient les textes et le règlement intérieur».
Interrogé sur le contenu du communiqué du Pr Kombila, dans une vidéo mise en ligne dans la matinée du 4 janvier courant, sur la page Facebook de Jean Ping, on entend Fulbert Mayombo Mbendjagoye, lancer en substance : «En tout cas, nous ne savons pas exactement de quoi il s’agit. Mais seulement, il faudrait que l’on remonte aux faits : nous avons une procédure de candidature unique à mettre en place au Front, et nous avons fait une communication le 21 décembre 2015, informant tous les membres signataires du Front, d’autant que c’était la clause au sortir de la déclaration du 19 juillet 2014. Le Front, dans sa majorité, a donc déroulé un chronogramme qui, normalement, devrait toucher tous les signataires. Maintenant, nous ne comprenons pas ce paradoxe pour lequel M. Kombila a diffusé ce communiqué. Mais nous pensons que le chronogramme va se poursuivre». Au regard de l’entêtement du secrétaire exécutif et d’autres membres, l’on est forcé de croire qu’au Front ni autorité ni règles ne sont désormais plus de mise. Le combat pour l’alternance au sommet de l’Etat semble bien loin des ambitions actuelles des uns et des autres.