Libreville (Gabon) – L’Agence gabonaise de presse (AGP) a décidé lundi de cesser toutes ses activités rédactionnelles en raison d’une grave crise financière que traverse ce média d’Etat depuis fin 2014.
Cette décision intervient suite à des arriérés de solde récurrent que connait l'organe de presse. Ainsi, les agents contractuels payés sur crédit alloué par l'Etat à ce média accusent actuellement trois d'arriérés de salaires.
La subvention de l'Etat allouée à l'AGP pour l'exercice 2016 s'élève à 200 millions de FCFA, soit une diminution de 50% par rapport à celle de l'année 2015.
La masse salariale de l'agence est estimée à près de 300 millions par année.
Dans le cadre de la diversification de ses produits, l'AGP a relancé son bulletin d'information Gabon Matin en 2005, pour une parution en bimensuel. En 2009, Gabon Matin est passé en quotidien, devenant ainsi le deuxième quotidien du pays après l'Union (privé).
Cette mesure a entrainé un recrutement de nouveaux journalistes qui a eu pour incidence directe l'augmentation de la masse salariale et des frais d'impression de Gabon Matin.
De 2009 à 2011, l'Etat assurait directement les coûts d'impression et le reste des charges étaient toujours indexées sur la subvention de l'AGP qui à l'époque était à plus de 400 millions de FCFA.
En 2012, l'Etat décide finalement d'indexer les frais d'impression du quotidien de Gabon Matin qui s'élève à 654 millions de FCFA l'an à la subvention annuelle de l'AGP amenant cette subvention à plus d'un milliard de FCFA.
Depuis 2014, la subvention annuelle de l'agence enregistre des coupes sombres liée à la conjoncture que connait le pays en raison de la chute vertigineuse du prix du baril de pétrole.
La première victime de cette baisse de la subvention a été l'interruption de parution du quotidien Gabon Matin de septembre 2014 à juillet 2015. En dépit de la situation morose de l'entreprise, le journal est réapparu dans les kiosques de juillet en novembre dernier.
Le seul outil demeure l'agence elle-même qui peine à fonctionner.