La Société gabonaise de transport (Sogatra) est depuis quelques semaines secouée par une grève, lancée par le personnel accusant plusieurs mois d'arriérés de salaire. Les agents attendent avec beaucoup d'impatience les conclusions de l'audit commandité. Des conclusions qui en principe seront connues en mi-janvier. Mais déjà, les agents soutiennent que le "marasme" dans lequel se trouve la société résulte d'une gestion bien douteuse.Derrière le portail du siège de l'entreprise situé à quelques encablures du Camp de Police, il se passe des choses inimaginables. Depuis trois mois, les employés de l'unique société publique de transport (Sogatra) n'ont pas perçu de salaire. Plus grave, cette situation ne semble pas choquer les autorités. Certains vont même jusqu'à penser que les changements de manageurs à la tête de la société ne règlent pas le problème de la Sogatra.
La responsabilité d'Alain Paul Ndjoubi Ossamy
Arrivé à la tête de la Sogatra en 2013, Alain Paul Ndjoubi Ossamy (économiste de formation), le directeur sortant avait fait la promesse de faire de la Sogatra, une entreprise où les problèmes devaient être à jamais rayés du quotidien de l'entreprise. Une promesse n'ayant pas du tout été réalisée, car les difficultés se sont empirés. Pis encore certains agents pointent même un doigt accusateur sur le précédent Directeur général qu'ils considèrent comme l'une des causes de la paralysie de l'entreprise.
Outre, les retards de salaires, la gestion de l'entreprise est fortement décriée. Le calendrier de paie, l'absence de plans de carrière, le non respect des cotisations sociales, la suppression des chambres de repos pour les conducteurs, le surendettement de l'entreprise, le recrutement massif des technocrates sont autant de griefs opposés au management d'Alain Paul Ndjoumbi Ossamy. "Il est comptable de la situation dans laquelle se trouve actuellement la Sogatra", nous a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, un agent. Ce dernier de rajouter, "Il y a des employés qui ont été embauché il y a plus de cinq ans de cela mais qui jusqu'à ce jour ne sont pas enregistré à la CNSS. On ne peut pas travailler dans une entreprise si l'avenir n'est pas assuré. Les employés, les conducteurs en l'occurrence ne sont pas assurés. Lors d'un accident, ce n'est que les clients qui sont assurés".
Une incompréhensible gestion des Ressources Humaines !
Les agents embauchés depuis 17 ans et classés en 8e catégorie, n'ont toujours pas changé de statut. Les plans de carrière ne sont pas assurés. Des primes de trajets "dérisoires" sont versés à la tête du client, pardon chauffeur. Ainsi, un chauffeur évoluant sur l'axe Libreville-Lambaréné perçoit 20 000 francs CFA pour deux jours. Dans la même foulée, il ressort que plus le trajet est long, plus la prime diminue. Incompréhensible !
Et dire que la Sogatra engrange près de 6 millions de francs CFA de recettes quotidienne, notamment avec l'avènement des taxis compteurs et l'extension du réseau à d'autres capitales provinciales. Autre source de revenu, la subvention de l'Etat et le partenariat avec la municipalité de Port-Gentil, ayant permis à l'entreprise de lever près de 100 millions de francs CFA. Fort de tout ce qui précède, on est tenté de s'interroger sur les motifs ayants conduit la société au bord du gouffre?
Cerise sur le gâteau, certains responsables, proches de l'ancien Directeur général n'ont rien trouvé d’autre à faire quede s'offrir des véhicule de luxe, payés par la société, et ce, malgré les difficultés financières de la Sogatra. "La chargée des Relations extérieures a été envoyée quatre mois durant en Turquie au frais de l'entreprise acheter des cadeaux à l'occasion de la fête de noël". A t-on besoin d'autant de temps pour un voyage d'achat de jouets? C'est la question que se posent les employés.
Pour de nombreux employés, le mal de la Sogatra proviendrait des dépenses fictives et de l'abondance des technocrates au sein de l'entreprise. Cela fait plusieurs semaines que l'activité de l'entreprise est complément arrêtée. Quand à l'avenir de l'entreprise, il demeure suspendu au verdict de l'audit qui sera dévoilé ce 15 janvier. Affaire à suivre...