Récemment retraité en France, ce pédiatre a effectué une mission humanitaire au célèbre hôpital de Lambaréné.
Pour la commémoration du 50e anniversaire de la mort d’Albert Schweitzer, un pédiatre strasbourgeois a passé sept semaines à l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné. Philippe Schoenlaub, retraité depuis juillet, y a prêté main forte au personnel du service de pédiatrie. «Je crois que le moment était venu car j’ai pris ma retraite en tant que pédiatre libéral (…) et j’ai séjourné à Lambaréné de 1980 à 1984. Il faut croire que les souvenirs étaient bons. J’avais envie de me refaire une idée et de donner un coup de main là-bas», a-t-il expliqué, avant de poursuivre : «Je n’étais donc pas en terre inconnue, j’avais gardé des contacts avec des personnes en poste sur place et je savais ce qui s’y passait et leurs besoins en hommes et en matériels».
Un come-back émouvant pour le pédiatre, qui dit y avoir trouvé une très bonne ambiance. Philippe Schoenlaub a tout de même noté quelques changements. «Il n’y a que des médecins africains, gabonais, formés à la faculté de médecine de Libreville depuis une vingtaine d’années», a-t-il relevé, évoquant la qualité du plateau technique. «A l’époque, les équipements étaient à peu près corrects. Maintenant l’hôpital a un bloc opératoire qui est très fonctionnel. Il y a une maternité avec gynécologie qui est également très fonctionnelle. Et le service de pédiatrie, que je connais personnellement bien, est toujours en état», a-t-il laissé entendre. Pour lui, l’héritage d’Albert Schweitzer se perpétue. «Je pense que le Gabon est connu par Lambaréné. La grande partie de l’hôpital, appelée la grande pharmacie, a été entièrement restaurée et des touristes viennent quand même par milliers pour visiter ce haut lieu», a témoigné le médecin.
Philippe Schoenlaub s’est permis une petite comparaison entre les périodes. «Je trouve qu’il y a plus de travail que dans les années 80 dans la mesure où de nombreux hôpitaux ne sont plus fonctionnels dans la région. L’hôpital Schweitzer draine donc toutes les populations du Moyen-Ogooué. La clinique pédiatrique a 45 lits remplis à 100% avec des pathologies plus aiguës et plus graves qu’à l’époque», a-t-il constaté. L’hôpital Schweitzer est géré par une fondation internationale et soutenu financièrement par l’Etat gabonais et des associations de nombreux pays. Il comprend un laboratoire de recherche qui planche actuellement, entre autres, sur la mise au point d’un vaccin contre le paludisme.
