Récemment nommé chargé d’étude au ministère de la Défense, le vice-président du Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG) a décliné la proposition.
Sans doute pour contrecarrer les actions du Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG) au sein du «mapane» – appellation des quartiers sous-intégrés de Libreville -, le gouvernement a procédé à la nomination de son vice-président au poste de chargé d’étude au ministère de la Défense. Une proposition immédiatement rejetée par le concerné. «Je remercie sincèrement les plus hautes autorités pour avoir choisi ma modeste personne et reconnu par là que je peux jouer un rôle dans l’administration gabonaise. Et c’est tout aussi respectueusement que je décline cette offre en réaffirmant la philosophie du mouvement auquel j’appartiens», a déclaré Rollins Théodore Ayembe à la faveur d’un point-presse tenu en fin de semaine dernière à Libreville.
Ce refus sonne comme une réponse à une récente tribune du journal L’Union et à ceux qui ont récemment accusé le RJPG de s’être constitué à des fins lucratives. «Nous sommes engagés dans un combat pour que le mapane disparaisse, au moins en partie dans notre pays. Or, cette proposition n’apporte rien à mes frères du mapane. Ce que nous réclamons ce sont des actions en faveur de tous les jeunes du mapane et non en faveur d’une, deux ou dix personnes», a-t-il clamé, regrettant qu’il y ait eu par le passé «des jeunes qui ont représenté le mapane mais qui se sont contentés de changer uniquement leurs propres conditions de vie».
Affectueusement appelé l’«étudiant», Rollins Théodore Ayembe est technicien en informatique, ancien agent de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) actuellement sans emploi. Il est l’un des principaux dirigeants d’un mouvement très critique vis-à-vis du pouvoir et des anciens barons du Parti démocratique gabonais (PDG) passés à l’opposition. Le RJPG se déterminé à peser sur la présidentielle et les législatives de 2016. «Nous voulons faire une démonstration de force dans les urnes, donc notre travaille dans les mapanes se fait dans le calme et la sérénité», a lancé, à cet effet, le président du RJPG. «Nous pouvons l’affirmer car nous travaillons au quotidien dans ces quartiers. Je puis vous l’assurer, la sensibilisation passe très bien. L’important pour nous est de mener notre combat tout en canalisant les énergies», a poursuivi Gaël Koumba Ayouné, qui se présente comme le «général des forces armées du mapane».
Le RJPG est né au lendemain d’un accident de la route ayant coûté la vie à de nombreux membres d’une même famille à la hauteur de la station service de Plein-Ciel. Depuis, le RJPG exige la construction de passerelles piétonnes, regrettant la «sourde oreille du gouvernement».