Aucun mort heureusement parmi les personnes travaillant sur un immeuble de quatre niveaux, qui s’est écroulé au quartier Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, le 24 décembre 2015.
Alors que la rue grouillait de monde, rien ne laissait présager de ce qu’un bâtiment en construction en face de la mairie du 6è arrondissement de Libreville allait se désintégrer tel un château de cartes. Quelques minutes avant 21 heures, des torches lançaient des jets de lumière au quatrième étage en construction de cet immeuble. Signe qu’il y avait encore de l’activité sur la dalle et que les maçons y travaillaient encore, en attendant l’heure de départ.
Selon des témoins, aux alentours de 21 heures et 10 minutes, le bâtiment, long de plus de 20 mètres, a commencé à se fissurer puis à se disjoindre pour se diviser en deux blocs. Puis les choses se sont accélérées : en une fraction de seconde, le bâtiment s’est écroulé tel un château de cartes, soulevant une épaisse fumée de poussière blanche. Le promoteur du chantier, qui était encore sur les lieux assure avoir entendu un premier craquement une heure auparavant et, au deuxième craquement, a demandé à tous les ouvriers de quitter l’édifice.
Une chose est sûre : au moment où l’édifice s’est effondré, trois personnes été blessées dont une grave fracture de la jambe. Elles ont immédiatement été conduites dans un l’hôpital. Le promoteur a informé la police et les sapeurs-pompiers. 15 de ces derniers sont arrivés sur les lieux. Manquant d’équipements, les sapeurs-pompiers n’ont pu mener les investigations sur les lieux. «Il n’y a pas de plan de la maison et les parties encore debout peuvent tomber à tout moment. On doit aussi protéger la vie des hommes», a expliqué l’un d’eux dans la nuit, visiblement excédé. «On attend des engins qui vont nous aider à déblayer le passage. Car, comme vous-même vous voyez, c’est très dangereux», a-t-il ajouté.
Face à ce qui ressemble à une scène de film catastrophe, les curieux n’ont cessé de dénoncer les méthodes du commanditaire du chantier. «Comment peut-on demander aux gens de travailler jusqu’à 21 heures. C’est comme ça qu’on exploite la misère des compatriotes ?», s’est indigné un passant. «Ici aucune norme en matière de construction n’est respectée. Pour un sac de ciment on y adjoignait quatre brouettes de sable et pour faire le béton, à la place du gravier, on mettait des résidus de briques. Regardez partout, vous remarquerez qu’il n’y a pas un grain de gravier alors que le terrain et marécageux. Même les fouilles pour la fondation ne représentaient rien du tout. Il y a même des murs posés sur de la simple terre», a révélé un jeune homme, soulignant que ces défauts se voient à l’œil nu.
Sur le mur extérieur du bâtiment, on peut voir une interdiction de poursuivre les travaux datée du 20 mars 2015. Cette inscription de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) n’a jamais été respectée. On se demande au prix de quoi ces travaux ont pu continuer. Les sapeurs-pompiers déblaient les débris pour rechercher d’éventuels morts ou survivants. Si pour l’heure, aucun mort n’a été enregistré selon la déposition à la police du promoteur de l’immeuble, il reste que, selon une source policière, celui-ci fera l’objet de poursuites judiciaires pour atteinte à l’ordre public.