La suppression de l’adversaire est en passe de devenir la nouvelle méthode utilisée dans le landerneau politique gabonais. Et pour ce faire, « tous les coups sont permis », comme le dit la maxime.
Au Gabon, le champ politique atteint des proportions inquiétantes, malgré « l’Etat de droit », figurant en bonne place dans la loi fondamentale. D’ailleurs le préambule de la constitution consacre les « libertés fondamentales », la « démocratie pluraliste », « la légalité républicaine », et les « Droits de l’Homme ». Des termes renforcés par l’article 2 du même texte. Lequel article prévoit que « la liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression(…) sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public ». Or, l’actuelle réalité est aux antipodes de l’esprit de la constitution.
On en veut pour preuve, les agressions de Me Louis Gaston Mayila, dans un passé récent au siège du CDJ, de Zacharie Myboto, dont le cortège a été criblé de pierre, lors de la campagne présidentielle de 2005 dans les « Akébés ». Idem, pour Jean Ping fortement perturbé dans le même quartier. Bref, la stratégie de bâillonnement de l’adversaire (politique) est belle et bien réelle. La dernière en date, étant celle sur l’ancien directeur de la Caistab et démissionnaire du PDG, Léon Paul Ngoulakia, violenté ou presque par une meute de malfrats. Un phénomène montant en puissance et qui mérite que l’on y prenne garde, car il en va de la vitalité de la démocratie.
Et si la démocratie était foulée aux pieds ?
Dans toute démocratie qui se respecte, la persuasion et la conquête de l’électorat demeurent les seules « armes ». Sous nos cieux, malheureusement, la violence (verbale et physique) politique est pratiquée par les différents bords. Et pour preuve, l’instrumentalisation moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes est monnaie courante. La démocratie rime, s’il est besoin de le préciser, avec la pluralité de pensées et d’opinions. Du coup, toutes tentatives mesquines visant à museler les adversaires constituent un recul notoire des acquis démocratiques.