L’organisation des retrouvailles des militants de l’Estuaire n’a pas été du goût de nombreux membres de l’Union des jeunes du Parti démocratique gabonais (UJPDG), qui estiment que cette initiative n’a fait que dévoyer une de leurs idées, lancée en 2013.
A mesure que s’approche la présidentielle de 2016, au Parti démocratique gabonais (PDG), les coups bas n’en finissent plus. Entre trahisons, invectives, accusations de double jeu et tentative de déstabilisation, les «camarades» sont entrés dans une sorte de guerre larvée, dont le seul objectif est d’apparaître aux yeux du «distingué camarade» comme le meilleur soldat, le plus dévoué et le plus fidèle. Au nombre des coups bas, une nouvelle trouvaille : les universités de l’Estuaire, dont la première édition a été organisée le 19 décembre dernier au stade de Nzeng-Ayong dans le 6e arrondissement de Libreville. Une initiative attribuée au ministre de la Santé dont l’ambition dévorante est de plus en plus mal contenue, au point de susciter moquerie et irritation.
Si l’initiative de Paul Biyoghé Mba avait vocation à réunir les militants PDG originaires de la province de l’Estuaire, elle est loin de faire l’unanimité au sein même de ce parti, certains ayant crié au plagiat ou à la récupération d’une idée émis par d’autres. Concrètement, la dénomination «universités» a été fortement contestée par de nombreux membres de l’UJPDG, qui se sont sentis trahis par la trop grande avidité des «vieux», d’autant que cette rencontre n’avait rien à avoir avec le concept qu’ils ont lancé il y a deux ans. Initialement organisées tous les ans depuis 2013, les universités du PDG avaient été conçues dans le but de traiter des préoccupations et difficultés rencontrées par la jeunesse. Lors de la première édition de Koula-Moutou, par exemple, Vivien Pea et ses collaborateurs avaient évoqué la mise en œuvre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), traité de l’introduction de la biométrie ainsi que des conséquences et manifestations de cette nouvelle norme sécuritaire dans la vie quotidienne, non sans appeler au «passage de témoin en politique» et à un meilleur partenariat intergénérationnel.
A l’occasion des premières universités du PDG-Estuaire, la principale préoccupation des organisateurs était le soutien au président de la République, occultant les questions de fond et les véritables attentes des populations. A l’UJPDG, d’aucuns considèrent que leur projet a été détourné et perverti par les appétits de personnalités dont la carrière politique a été entamée depuis des décennies. Pour preuve, la principale proposition soumise des participants parmi lesquels on comptait peu de membres de «la bande à Vivien Pea» a été l’organisation d’un nouveau découpage électoral, en vue d’augmenter le nombre d’élus de la province de l’Estuaire, qui devrait désormais compter 20 députés plutôt que les 17 actuels. Le thème, «Réalités et perspectives de l’Estuaire pour la victoire d’Ali Bongo Ondimba en 2016», en disait déjà long sur les ambitions des organisateurs, décidément accrochés à la politique politicienne. A l’UJPDG, l’on assure que les universités du PDG, dans leur format initial, devraient se tenir dans les mois qui viennent.
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