Après Plein-Ciel et Kinguélé, le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG), qui se présente comme le groupe de pression des jeunes des quartiers sous-intégrés, «les Mapanes», avec l’ambition de se mettre en réseau pour décider du verdict de la présidentielle et des législatives de 2016, a demandé au président Ali Bongo de «se retirer» lors de l’installation samedi de ses représentants au Pont d’Akébé, quartier présenté comme le fief du pouvoir dans à Libreville.
Alors qu’on évoquait les violences ayant émaillé la sortie publique de l’ancien directeur de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) et ancien patron des services de renseignement gabonais, Léon-Paul Ngoulakia, «frère» du président de la République, Ali Bongo Ondimba, récemment limogé après sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG), non loin de là, le RJPG installait tranquillement, le 19 décembre dernier, ses représentants au Pont-d’Akébé réputé être le fief de la famille du président et du PDG.
«Il est temps que les Mapanes se regroupent pour réclamer ce qui leur revient de droit, c’est-à-dire des meilleures conditions de vie», a déclaré le président de ce mouvement, Gaël Koumba Ayouné, qui se présente volontiers comme «Le Général des Forces armées du Mapane».
Au Pont d’Akébé, les promoteurs du RJPG sont allés partager leur sentiment, leur constat d’échec quant à l’implication des jeunes et de leur milieu de vie dans le processus de construction du Gabon.
«Il suffit de regarder autour de nous pour voir leur incompétence notoire» a souligné «Le Général» faisant allusion aux quartiers sous-intégrés qui composent en grande partie Libreville. Comme il en a pris l’habitude, Gaël Koumba Ayouné s’est érigé en procureur des générations antérieures, dressant un bilan peu reluisant du rapport des hommes et des partis politiques à l’électeur notamment jeune. Il a décrié une jeunesse trop instrumentalisée, appelant à une prise de conscience pour éviter d’être de nouveau traité comme du bétail électoral.«Ils savent que ce sont les jeunes qu’ils transportent tout le temps pour aller bourrer les urnes partout dans le Gabon. Si ces jeunes prennent conscience que ce sont eux la force des urnes, ils n’accepteront plus d’être transportés», a-t-il lancé ironisant sur l’alternative de voir transportés «des vieux comme eux-mêmes puisque la jeunesse ne sera plus avec eux».
Persuadé que le message du RJPG commence à avoir un écho, au regard notamment de la chronique politique ’’Vie des partis politiques’’ du quotidien L’Union récemment dédié à ce mouvement, «Le Général» a prôné un rajeunissement de la classe politique, avant de demander au président Ali Bongo et aux anciens PDGistes de faire place. «Il faut que les anciens PDGistes sachent que la jeunesse accepte de pardonner mais ne peut oublier. Donc, qu’ils reçoivent ce pardon et qu’ils se retirent simplement», a-t-il clamé se demandant s’il n’y a pas «d’autres gabonais pour faire la politique dans ce pays».
Avant d’installer les représentants de son mouvement Gaël Koumba Ayouné s’est indigné de la mort d’un élève du Lycée Paul Indjendjet Gondjout fauché par un véhicule il y a près d’une semaine.
Le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG) est né au lendemain d’un accident de la route ayant fauché de nombreux membres d’une même fratrie sortant de la messe à la hauteur de la station service de Plein-Ciel. Depuis, le RJPG exige du gouvernement la construction de passerelles piétonnes, regrettant jusqu’à lors la «sourde oreille du gouvernement».