Engagée dans un certain nombre d’actions visant la manifestation de la vérité autour de la disparition du jeune homme, la société civile dit avoir été flouée par les pouvoirs publics. Elle entend cependant se constituer partie civile.
A l’issue de la campagne «Justice pour Mboulou Beka», menée du 20 novembre au 20 décembre derniers, la société civile a dressé un bilan de son action. C’était à la faveur d’une conférence de presse, le 20 décembre à Libreville. A en croire le porte-parole de la coalition de la société civile, une seule demande a été satisfaite à ce jour par les pouvoirs publics : celle liée à l’identification du corps et à la sortie de la dépouille des pompes funèbres, malgré une multitude d’actions menées en appui à la famille du défunt et visant à faire la lumière les circonstances de son décès.
En effet, ayant requis l’identification du corps, la désignation d’un expert légiste accepté par toutes les parties et l’ouverture d’une information judiciaire pour déterminer les responsabilités, la société civile dit être restée sur sa faim. «Nous rappelons que notre action était motivée par le caractère inhumain et inédit de la situation vécue par la famille Mboulou Beka (…) Néanmoins, nous tenons à souligner que le pouvoir n’a satisfait qu’à une seule demande de la famille», a rappelé Blanche Simonny Abégué, avant d’annoncer : «Nous allons nous constituer partie civile pour réclamer justice pour notre compatriote et déterminer la cause de sa mort (type de balles ou projectiles utilisés, ndlr). Nous continuerons à exiger l’autopsie parce que nous savons qu’elle est toujours possible même après qu’une personne ait été enterrée». La société civile s’est, par ailleurs, prononcée sur les circonstances de la sortie du corps, qui est resté près d’une année dans une maison de pompes funèbres. Elle a dit avoir compris, après un long échange avec la famille, les fondements de la décision de récupérer le corps et l’enterrer au plus vite, «vu l’état de putréfaction avancé dans lequel il se trouvait du fait de la mauvaise conservation».
Comme pour lever tout quiproquo et balayer les rumeurs les plus folles autour de cette affaire, la famille du disparu s’est voulue catégorique: «Nous n’avons fait aucun compromis avec quelqu’un ou reçu de l’argent de qui que ce soit», a déclaré son porte-parole. «Le choix de sortir la dépouille et l’enterrer n’a été motivé que par le souci d’alléger la souffrance de la mère qui, en plus de perdre son enfant, ne pouvait pas commencer le travail de deuil de son enfant dont le corps se trouvait déjà dans état de décomposition avancé. Sachant que le pouvoir n’a autorisé l’accès au corps à la famille qu’il y a quelques jours», a expliqué Christophe Allogo Ovono. La famille a annoncé la tenue à venir d’une conférence de presse.