Les Gabonais ayant suivi le président de l’Alliance pour le nouveau Gabon (ANG) devraient être vêtus de noir ce lundi 21 décembre. Interview express sur cette opération.
Gabonreview : Vous avez annoncé, le 3 décembre dernier, le lancement, par l’ANG, le parti que vous dirigez, de la première Journée nationale de protestation contre la dictature, les violences policières et militaires, ainsi que les injustices dans toutes ses formes. Ce lancement a lieu lundi 21 décembre prochain. Comment cela va-t-il se passer?
Séraphin Akuré-Davin : En effet, nous allons manifester ce lundi 21 décembre pour dire non à la violence sur toutes ses formes. Que ce soit les violences policières ou les brutalités militaires et la confiscation des libertés individuelles et associatives, nous disons non à tout cela. Pour matérialiser notre mécontentement, nous demandons à tous les Gabonais, soucieux du changement et de préserver leur liberté d’opinion, de s’habiller en noir tout en vaquant à leurs occupations.
Pourquoi la couleur noire ?
Le choix de la couleur noire est lié au fait que nous sommes opprimés, nous sommes en deuil. Nous voulons nous libérer et nous changerons de couleur lorsque nous aurons atteint nos objectifs. La couleur noire qui est une couleur de deuil va servir aussi à rendre un hommage mérité à tous les Gabonais qui ont perdu leurs vies à cause de la lutte pour la liberté. Parce que les sacrifices de ces martyrs tombés sous l’oppression du régime en place ne doivent pas restés inutiles.
Quel impact escomptez-vous avec cette manifestation ?
L’impact recherché est psychologique. Puisqu’en manifestant de cette manière, les forces de police et l’armée ne pourront pas venir brutaliser les sympathisants et les militants de notre mouvement chez eux ou à leur lieu de travail. Nous demandons donc à tous les Gabonais de prendre conscience de cette action et de se vêtir de noir, le lundi 21 décembre 2015, n’importe où qu’ils soient. Nous allons continuer dans cette lutte non violente avec des actions qui seront du même type dans les prochains mois. Il est important que les Gabonais, comme tous les peuples épris de liberté s’expriment. Il n’est plus question d’avoir peur ou de se taire face à ce qui se passe au Gabon. Nous demandons aux Gabonais de s’exprimer sans risque.