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Des choses et d’autres sur l’incident d’Akébé autour de Léon-Paul Ngoulakia
Publié le lundi 21 decembre 2015   |  Gabon Review


Gabon-Officiel
© Autre presse par DR
Gabon-Officiel : Léon Paul Ngoulakia viré de la CAISTAB au cours du conseil de Ministre de ce matin


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Flash-back sommaire et recueil des commentaires et analyses au sujet de l’incident survenu le samedi 21 décembre à Libreville, alors que l’ancien secrétaire général du Conseil national de Sécurité (CNS) entamait une déclaration publique.

Alors que l’ancien directeur général de la Caistab voulait tenir une causerie à Akébé, des individus ont fait irruption dans la salle et se sont mis à renverser tables et chaises pour empêcher l’intéressé de s’exprimer. Il ne s’agissait pas de partisans de l’opposition ; plutôt, selon l’expression d’un syndicaliste présent sur les lieux, «d’éléments proches du pouvoir venus expressément troubler la rencontre». Et cela s’est déroulé sous les yeux de la mère de l’intéressé, Emma-Rose Ngoulakia, présente à cette manifestation…

«Léon-Paul Ngoulakia avait à peine commencé à s’exprimer que déjà la salle était sens dessus-dessous», affirme un ancien militaire. «Des individus sont arrivés d’on ne sait où et sont venus perturber la manifestation», souligne un autre participant. Pourquoi a-t-on donc voulu empêcher l’ancien Secrétaire Général du Conseil national de Sécurité (CNS) de s’exprimer ? Depuis sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG) il y a deux mois, Léon-Paul N’Goulakia ne s’était pas exprimé publiquement. D’ailleurs, c’est juste par une lettre déposée au secrétariat du Secrétaire Général de ce parti que, évoquant des «raisons personnelles», l’ancien patron du CNS avait démissionné du parti de Louis, tout en promettant de faire une déclaration plus tard.

Léon-Paul Ngoulakia a-t-il choisi la fin de semaine dernière pour faire cette déclaration ? Visiblement oui, car on y notait la présence de sa mère, l’ancienne sénatrice suppléante du CLR, Emma-Rose Ngoulakia Dabany. Et, selon des sources proches de la famille, tout ne tourne plus en rond entre les enfants Dabany et entre leur progéniture. Visiblement donc, la déclaration envisagée par le fils aîné d’Emma-Rose Ngoulakia était importante, et l’assistance s’y est rendue en masse pour l’écouter. Et patatras… «dans ce quartier réputé pour ses extravagances et ses outrances anti-démocratiques, Léon-Paul Ngoulakia a été chahuté, voire malmené, parce qu’il voulait s’exprimer. Il y a quelques mois, c’est une causerie de Jean Ping qui avait été perturbée non loin de là. D’autres avant eux ont subi le même sort», explique l’ancien militaire…

Selon un syndicaliste présent sur les lieux, «ce qui devait être une rencontre fraternelle et citoyenne s’est transformée en cauchemar (…). A peine il commençait à parler de la liberté que les éléments du pouvoir venus expressément troubler cette rencontre qui se déroulait près du Feu rouge d’Akébé ont commencé par vouloir interrompre à plusieurs reprises son discours ; ce qui a amené les jeunes commis à assurer la sécurité de cette rencontre à les faire sortir, mais c’était sans compter avec les forces diaboliques ; elles sont revenues dans la salle cette fois avec des bouteilles cassées et soulevant des chaises en direction de Léon-Paul qui était visiblement leur cible, et, de manière subsidiaire, sa mère présente à cette rencontre qui a vu la participation de plusieurs compatriotes venus de partout». «Certains jetaient des projectiles sur la maison», et il a fallu exfiltrer Léon-Paul. Ce qui s’est fait «sous les acclamations du public venu nombreux écouter la part de vérité de Ngoulakia, mais aussi soutenir le courage d’un compatriote».

«Ces incidents, cette forme d’intolérance, cette interdiction infligée à une personnalité publique de s’exprimer ne sont pas loin de rappeler toutes les entraves à la liberté d’opinion et d’expression infligées à des membres de l’opposition et de la société civile depuis un peu plus de six ans. Ces incidents sont aussi la manifestation d’une opposition farouche, voire violente, qui est en train de naître entre Léon-Paul Ngoulakia et son cousin Ali Bongo. En tout cas, si les proches du second en sont à exercer de telles violences au premier, c’est que l’opposition est réelle entre les deux cousins, et que la haine s’installe durablement dans leurs rangs», analyse un journaliste passé à la diplomatie. Déjà, lors de la passation de service entre Léon-Paul Ngoulakia et son successeur, Ismaël Ondias Souna, à la direction générale de la Caistab, une rumeur avait couru sur la possible arrestation, le jour même de cette passation, du directeur général sortant pour des malversations financières réelles ou supposées. Il y a également eu cette sortie incompréhensible du leader du CLR venu commenter devant caméras et micros la démission de son neveu du PDG… Dans sa lettre de démission, celui-ci n’avait pourtant évoqué que des «raisons personnelles» !

En tout cas, après ces incidents, que va faire Léon-Paul Ngoulakia ? On voit mal celui qui dit avoir été victime, il y a quelques mois, d’une tentative d’assassinat, se murer dans le silence. Va-t-il lancer un mouvement, une association ? N’ayant plus rien à voir avec le PDG, va-t-il rejoindre un parti d’opposition ou se porter candidat à la présidentielle ? De nombreux observateurs évoquent la possibilité de voir l’ancien directeur général de la Caistab créer un mouvement qui irait, à terme, rejoindre les forces opposées à Ali Bongo. Aux yeux de ces observateurs, «les incidents du week-end dernier sont la preuve de l’existence d’une haine» entre deux des clans de la famille Dabany, mais «ils sont surtout inadmissibles sur le plan démocratique et de l’exercice des libertés».

Car, en réalité, de quoi s’agit-il ? Ce qui s’est passé à Akébé le week-end dernier est en fait le refus de la jouissance d’une liberté – la liberté d’expression – reconnue par la Constitution. C’est le refus de la liberté d’opinion. C’est un déni de démocratie. Faire empêcher, par des individus, la manifestation d’une telle liberté est contraire aux mœurs qui devraient être celles d’un Etat de droit, celles d’une République démocratique.

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