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Rentrée littéraire: Le livre gabonais et les programmes scolaires
Publié le samedi 19 decembre 2015   |  Gabon Review


Alain
© Autre presse par DR
Alain Claude Bilie-By-Nzé, parrain de la rentrée littéraire 2015-2016 et Eric Joël Bekale, président de l’Udeg, le 18 décembre 2015 à Libreville.


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A l’occasion de la rentrée littéraire 2015-2016 organisée par l’Union des écrivains gabonais (Udeg), le 18 décembre courant à Libreville, représentants du gouvernement et acteurs de la culture se sont interrogés sur la faible place du livre gabonais dans les enseignements.

Toujours peu présent dans les programmes scolaires, le livre gabonais souffre d’une certaine méconnaissance du public, les dirigeants donnant l’impression de ne pas lui accorder la place qui devrait lui revenir. A la faveur de la rentrée littéraire, organisée par l’Union des écrivains gabonais (Udeg) à la Maison Georges Rawiri, le 18 décembre courant, une conférence sur ce sujet a été initiée, en présence du ministre de la Communication, parrain de l’événement, de plusieurs écrivains et de quelques lycéens. Sous le thème «La littérature gabonaise dans les programmes scolaires», cette conférence a donné l’occasion aux uns et autres d’aborder les questions liées aussi bien au coût du livre gabonais qu’à sa qualité, alors que la promotion et le soutien du gouvernement n’ont pas manqué de susciter quelques réactions.

Si le ministre de la Communication s’est réjoui du choix du thème, d’autant que pour lui, «principal support pédagogique et didactique, le livre permet de s’instruire, se spécialiser, se distraire et s’évader», il n’en a pas mois reconnu la nécessité de rendre plus présent le livre gabonais dans les programmes scolaires. Dans la foulée, il a émis le souhait que l’Udeg devienne un partenaire de l’éducation, en vue de promouvoir le savoir «made in Gabon». Pour sa part, le directeur de l’Institut pédagogique national (IPN) a estimé que «parler de la place du livre gabonais dans les programmes scolaires du pays, est chose non moins louable, qui revient à parler de la mission de l’Institut pédagogique national (IPN), chargé d’élaborer les programmes selon les supports pédagogiques existants». Sauf que, a tenu à relever Théophile Maganga, «aborder la question de l’introduction du livre gabonais dans le système éducatif national, c’est aussi, et avant tout, se poser la question de savoir s’il existe des livres gabonais écrits par des auteurs Gabonais, qui correspondent aux besoins d’apprentissage de nos jeunes». Si sa réponse à cette interrogation est relative, il n’a pas manqué de rappeler que l’IPN a engagé depuis 2011 des révisions dans le sens d’avoir plus de livres gabonais dans les programmes scolaires. Des révisions qui auraient permis d’atteindre plus de 20% de présence des livres gabonais dans les programmes. «La présence de certains livres gabonais dans les programmes scolaires n’est pas fortuite. Il y a, au sein de l’Institut pédagogique national, une commission chargée d’examiner la qualité et la portée de ces livres. Ne sont donc retenus que des œuvres de bonne facture», a-t-il tenu à dire.

De son côté, s’il a affirmé qu’il est presqu’impossible de dépasser ces 20%, le président de l’Udeg a exhorté à appliquer «une exception culturelle» dans le domaine des livres étudiés au Gabon comme cela se fait dans de nombreux pays, notamment le Sénégal ou la France. «Au Gabon, un élève ou un étudiant vous parlera bien mieux des auteurs français, sénégalais, maliens, guinéens que de ceux de son propre pays. Cela n’est pas normal. Le dire ne signifie pas qu’il faut ne plus lire et étudier les auteurs étrangers. Non et bien au contraire : nous militons pour l’ouverture au monde. Ce que nous disons, c’est qu’il faut plus d’ouvrages d’auteurs gabonais dans les programmes scolaires nationaux», a argumenté Eric Joël Bekale.

La conférence a également été l’occasion d’interpeler à nouveau le gouvernement sur les difficultés des écrivains gabonais, dont la plupart des œuvres, présentes dans quelques rares librairies, sont jugées onéreuses. Si auteurs et éditeurs ont justifié la cherté du livre gabonais par le fait que la conception est de plus en plus coûteuse, ils en ont appelé au soutien de l’Etat. «Il est évident que cet appel a déjà été fait au gouvernement. Mais pour subventionner la littérature gabonaise, il faut, dans un premier temps, mettre en place un système de surveillance, pour nous éviter de subventionner les livres étrangers. Et dans ce sens, une réflexion est menée. Toutefois, au sujet de la cherté des livres dont se plaignent les parents d’élèves, il convient de faire un choix entre l’éducation de ses enfants et les cadeaux souvent bien plus chers que les livres», a déclaré Alain Claude Bilie-By-Nzé.

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