YAOUNDE -- De 4,2 à 4,3% en mars, puis 2,8% en juillet et 2,5% en novembre, la croissance économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a poursuivi son repli pour s’établir en décembre à 2,4% sur l’année 2015, révèlent les nouvelles estimations publiées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Réuni en sa quatrième et dernière session annuelle jeudi au siège de cette banque régionale à Yaoundé, le comité de politique monétaire de la BEAC a constaté que "l’activité économique mondiale est restée modérée au troisième trimestre 2015, avec néanmoins des différences sensibles entre les principales économies".
"Ainsi, après un renforcement de l’activité au deuxième trimestre, un ralentissement a été observé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, tandis qu’elle est restée relativement molle au Japon. En Chine, le ralentissement progressif de l’économie s’est poursuivi, tandis qu’en Inde, l’activité est demeurée vigoureuse", souligne un communiqué de presse publié au terme de cette réunion.
La Chine est le premier partenaire commercial des pays africains depuis 2009, devant l’Union européenne (UE). Le ralentissement évoqué de son activité entraîne une contraction de la demande dans ces pays, dont ceux de la zone CEMAC, qui pour la plupart tirent l’essentiel de leurs revenus du pétrole et par conséquent pâtissent de la chute continue des prix de cette ressource et d’autres matières premières.
C’est aussi une région où sévit l’insécurité due aux attaques de la secte islamiste nigériane Boko Haram au Cameroun et au Tchad, deux des six pays membres de la CEMAC, les quatre autres étant le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine (RCA), qui tente pour sa part de sortir d’une longue crise.
Selon la BEAC, "au plan sous-régional, les estimations tablent pour l’année 2015 sur : un ralentissement de la croissance à 2,4% ; un allègement des tensions inflationnistes à 2,9% ; une baisse du déficit budgétaire à 4,2% du PIB ; une persistance du déficit extérieur courant à 11,4% du PIB ; une situation monétaire qui se solderait par un taux de couverture extérieure de la monnaie de 71,1%."
Ce sont presque les mêmes tendances qu’en novembre, à part le léger repli de 2,5 à 2,4% du taux de croissance, puis des tensions inflationnistes (de 2,8 à 2,9%) et du taux de couverture extérieure de la monnaie à 70,1%.
"Tenant compte de ces analyses, et après un examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et financière, le CPM [comité de politique monétaire] a décidé de maintenir inchangé le principal taux directeur de la BEAC", indique le communiqué de presse parvenu à Xinhua.
Ce taux est de 2,45% depuis juillet et vise à favoriser le financement de l’économie, selon les dirigeants de la BEAC.