Alors que ses camarades dénoncent une mesure non conforme à la réglementation du système LMD, le représentant des étudiants parle d’une « stratégie orchestrée par des individus en rupture de ban avec l’université, et qui souhaitent emporter tout le monde dans leur déchéance et instaurer le chaos »
Suite au mouvement d’humeur observé par certains étudiants de l’université Omar Bongo, relatif à ce qu’ils qualifient de « mesures peu orthodoxes », le président en exercice de la mutuelle de cette institution s’est précipité pour faire une déclaration publique au cours de laquelle ce dernier s’est manifestement desolidarisé de ses camarades grévistes. Une attitude surprenante pour certains étudiants qui digèrent mal la réaction de leur délégué.
Retour sur les faits. Le mardi 15 décembre, en début d’après-midi, les étudiants de l’UOB sont sortis du campus universitaire pour barrer tout accès à la route. A l’origine du mouvement, les grévistes évoquent une décision administrative qui conditionne le passage en Master à une moyenne supérieure ou égale à 12/20. Une mesure non conforme aux textes qui règlementent le système LMD dans la sous-région et même à l’international, selon les manifestants. « Depuis quelques années, l’université a adopté le système LMD. Ce qui signifie qu’après validation de 180 crédits, le passage de licence 3 en Master ne devrait plus inquiéter l’étudiant » explique l’un d’eux. « En France, notre modèle de référence par exellence, pour aller en Master, il suffit d’obtenir une note supérieure ou égale à 10/20 dans les différentes matières. Et ici, on veut nous parler de 12/20. Soit on adopte le LMD, soit on le refuse » rétorque un autre.
Alors que ses camarades s’insurgent contre cette mesure visiblement contradictoire à la règlementation du système Licence-Master-Doctorat, celui qui est censé défendre leurs intérets parle d’une ignorance totale des exigences du LMD et des « enjeux du devenir de l’UOB .» De quelles exigences parlent-ils ? à quels enjeux fait-il allusion ?
Pour ce dernier, les manifestations de mardi visent tout simplement à perturber l’année académique dont le premier semestre tire à sa fin. Il évoque une « stratégie de la terre brulée » qui consiste à pertuber le fonctionnement normal de l’institution de la part des grévistes et demande à « la communauté estudiantine de poursuivre sereinement ses activités pédagogiques… »
Une pilule difficile à avaler du côté des grévistes, qui, pour désavouer leur représentant, ont encore manifesté sur la voie publique hier, mercredi 16 décembre. «Ccelui qui se réclame être notre président est un imposteur. Il est là grace à la seule volonté de l’administration et non celle des étudiants » a affirmé l’un d’eux.
«S’il défend ses intérêts de ceux qui l’ont placé à ce poste, qu’il nous laisse aussi défendre les nôtres tranquillement. Est-il vraiment conscient que des centaines d’étudiants seront implicitement exclus de l’université si cette mesure est appliquée ? » s’interroge un autre visiblement en colère.
Si l’on peut regretter la pertubation de la circulation sur la voie publique et ses nombreuses conséquences, il n’en demeure pas moins que le problème évoqué par les manifestants est réel. L’administration de l’université Omar Bongo gagnerait à se conformer aux standards internationaux en matière d’application du système LMD qui cause beaucoup de tort aux étudiants depuis son adoption. Le président quant à lui ne devrait pas nier la réalité. Les dysfonctionnements du système décrié ne datent pas d’aujourd’hui. Il sera plus utile à la communauté en posant de façon responsable et sincère, les problèmes qui minent le grand portail. A bon entendeur…